C’est immuable : de mi-novembre à février, près de 500 enfants de moins de 2 ans seront touchés par l’épidémie de bronchiolite. Une pathologie impressionnante mais heureusement bénigne dans 95 % des cas. Ce qui ne nous dispense pas des mesures de prévention qui permettent de l’enrayer !
Fuir les lieux de contamination
Le virus se transmet par voie aérienne, la salive, la toux, les mains, et tout objet contaminé, d’où l’importance de laver régulièrement doudou et tout objet emmené à la crèche ou chez la nounou.
Il est donc évident qu’en période déclarée de bronchiolite, il faut absolument s’interdire d’emmener bébé dans des lieux publics tels que le supermarché (on envoie papa faire les courses ou on le requalifie en baby-sitter et on y va vite soi-même) et – autant que possible – éviter les transports en commun.
Qu’un cas de bronchiolite soit connu à la crèche, on file planquer bébé aux abris si possible ! Mieux vaut demander à une voisine de confiance restant à son domicile si elle accepterait de garder bébé le temps que tout danger soit écarté.
Eviter tout contact avec les personnes enrhumées
La bronchiolite, c’est l’histoire d’une simple rhino qui dégénère : l’inflammation des bronchioles provoque une gêne respiratoire qui se transforme en insuffisance respiratoire dans les cas les plus graves. Donc, dès que l’on repère dans l’entourage de bébé une personne enrhumée, on prend ses distances.
Pas question d’autoriser le moindre bisou ou alors seulement les frères et sœurs et encore, juste sur la plante des pieds… De même, on surveille de près la transhumance des doudous et autres objets du quotidien : si son grand frère enrhumé joue avec les mêmes objets ou suce la même cuillère, bébé est bon pour une bronchiolite maison…
Filer aux urgences si bébé a moins de 3 mois
En fait, ce sont surtout les nourrissons de moins de 3 mois qui sont les plus sévèrement touchés par le virus respiratoire syncitial (VRS) – qui provoque la bronchiolite – et plus particulièrement les grands prématurés (poids de naissance inférieur à 2,5 kg) ainsi que les bébés qui ont souffert d’insuffisance respiratoire à la naissance ou atteints par une pathologie cardiaque ou respiratoire. Ces tout-petits, considérés « à risques », doivent impérativement être pris en charge par un service hospitalier.
Un traitement homéopathique en première intention
Les autres enfants, soit 95 % des cas de bronchiolite, peuvent être suivis par un médecin de ville. Depuis 2004, l’homéopathie est considérée comme le traitement de première intention le plus efficace (sauf en cas d’enfants immunodéprimés ou présentant des antécédents d’insuffisance respiratoire, pour lesquels la kinésithérapie respiratoire reste le traitement de première intention).
Pour soigner rapidement l’épisode de bronchiolite, le médecin prescrit deux sortes de granules : l’une pour assécher les sécrétions bronchiques qui accompagnent l’infection, l’autre pour lever le spasme bronchique qui gêne leur expulsion. Le médecin homéopathe pourra aussi prescrire un traitement contre la fièvre le cas échéant. Deux critères d’évolution favorable de la pathologie sont à observer dans les heures qui suivent : diminution de la toux, amélioration du sommeil, reprise de l’alimentation.
Quelques jours plus tard, il ne doit plus persister qu’une petite toux et un nez qui coule. Il est alors nécessaire de mettre en place un traitement préventif pour éviter les récidives. L’avantage du traitement homéopathique – selon une étude publiée dans Le Pédiatre n°204 – c’est de réduire la durée des épisodes de bronchiolite (4,4 jours contre 6,6 jours avec un traitement allopathique) et leurs complications (0,2 contre 0,4) ainsi que le coût pour la Sécurité sociale.
Parfois des bronchodilatateurs
Dans certains cas, notamment lorsque bébé est un récidiviste, le médecin homéopathe – tout comme le médecin allopathe (ndlr : médecine traditionnelle) – pourra être amené à prescrire des corticoïdes (24 % des patients contre 63 % chez un médecin généraliste non homéopathe) et des antibiotiques (16 % des patients contre 65 % des patients chez un médecin non homéopathe).
En supplément, le médecin prescrit des bronchodilatateurs pour aider le tout-petit à respirer et souvent aussi des corticoïdes pour endiguer l’inflammation des bronches. À savoir : pour la bronchiolite comme pour les angines, « les antibiotiques, c’est pas automatique » !
Pour que le pédiatre en prescrive, il faut que la température de bébé soit très élevée durant plusieurs jours. Il est possible qu’une otite moyenne aiguë vienne compliquer les choses et nécessite alors un traitement antibiotique pour enrayer la surinfection.
La kinésithérapie respiratoire : à réfléchir !
Depuis des dizaines d’années, c’est le traitement préconisé, ce qui fait que certains praticiens n’ont pas revu leur prescription en direction de l’homéopathie. Mais sauf en ce qui concerne les bébés exposés à un risque d’insuffisance respiratoire grave, la kinésithérapie respiratoire est peut-être à éviter si c’est possible. En effet, cette technique assez tonique peut être à l’origine de côtes cassées (rarement, tout de même !). Quelques parents en ont fait les frais, se retrouvant suspectés de maltraitance à leur arrivée aux urgences avec le bébé, avant que les soignants ne réalisent que la kinésithérapie respiratoire était en cause ! Autant le savoir, ces séances sont plutôt impressionnantes pour la maman, mais pas du tout douloureuses pour le bébé, sauf en cas de côtes cassées.
Pour éviter ces séances, ne cédez surtout pas à la tentation de sonner à bébé des sirops antitussifs ! Ils sont totalement contre-indiqués car en empêchant le tout-petit de tousser, ils l’empêchent aussi d’expectorer ses secrétions.