C’est notre histoire. Celle de Céline et Mathieu, deux trentenaires qui ont vécu un long parcours du combattant pour avoir un enfant… Trois années de stress, de tests et de piqûres pour enfin avoir le plus beau des cadeaux de Noël : notre petite Raphaëlle.
J’arrête la pilule
Prise dans l’organisation du mariage et dans les projets de voyage de noces, j’ai l’esprit occupé et ne m’inquiète pas quand arrive l’été. Un an et toujours rien… La première lueur de stress… Mathieu, lui, reste zen, « Ça va venir ».
Première discussion avec le gynécologue, premier examen et de mon côté, les médecins ne trouvent rien d’anormal. Reste maintenant Mathieu : pas facile pour un homme de sauter le pas. Fierté, virilité… Ça a été le pire passage. Des disputes, des incompréhensions avec lui et quelques membres de la famille. Mais c’est un bébé qui est en jeu, une famille et Mathieu décide finalement d’en parler avec son médecin. Prises de sang, spermogrammes… Des semaines d’examens avec cette hésitation entre « on veut savoir » et « ça ne peut pas être nous ». Finalement, le verdict tombe : manque de vitalité et de quantité. Gros coup dur car on sait que ce n’est que le début d’un long combat… Surtout que de nombreuses grossesses sont annoncées dans notre entourage. Pourquoi pas nous ? Dans ces moments, j’ai fait un gros travail sur moi. J’ai fermé les yeux et les oreilles.
Les médecins nous annoncent, en plus, qu’une insémination artificielle ne serait pas efficace, il faut passer directement à la FIV ICSI, la fécondation In Vitro avec injection spermatique. En clair, toutes les étapes de Procréation Médicalement Assistée sont brûlées. Nouveau coup dur. Je me sens inhumaine… La nature ne veut pas qu’on ait d’enfant, seule la médecine peut nous aider. C’est très dur à accepter, mais Mathieu m’a aidé à relativiser.
Une lutte médicale éprouvante
Nous lançons le protocole de FIV : une liste interminable avec des injections, des médicaments et surtout un bon timing. Il faut attendre le début de mes règles pour commencer, sauf que le destin semble encore se jouer de nous. Mathieu est malade, il a de la fièvre et ne peut pas participer. La fièvre est un poison pour les spermatozoïdes. Il faut reconduire l’opération…
Trois mois d’attente alors qu’on était préparé… Nous sommes démoralisés. Heureusement, nous avons enchaîné les week-ends en amoureux. Au final, les trois mois sont passés vite. Ensuite, la préparation n’a pas été lourde puisque je la prenais avec optimisme. Je savais que ça allait marcher. Les piqûres quotidiennes, parfois même sur une aire d’autoroute, ne me gênaient pas car je sentais que ça allait être la bonne.
Puis la ponction a été programmée un lundi, au retour d’un week-end à deux en Ardèche. Anesthésie générale, opération, récupération de semence… C’est à ce moment-là que nous avons surtout pensé aux parents dits « normaux ». Pour eux, ce fut court, un pur moment de plaisir, pour nous, c’était une autre histoire…
Heureusement, ça a marché dès la première fois… Quelques semaines plus tard, le test est positif ! J’ai pu enfin vivre ma grossesse comme tout le monde. J’ai aimé être malade, j’ai aimé être fatiguée, j’ai aimé grossir… Enfin un peu de normalité dans cette aventure ! Et ce n’est peut-être pas un hasard si notre cadeau tant attendu est arrivé le jour de Noël. Une petite Raphaëlle qui aura mis plus de trois ans à voir le jour…
L’aventure continue avec notre second enfant
Ce long parcours aurait pu nous décourager… Mais non. Nous avons décidé de faire un deuxième enfant. Heureusement, tout s’est passé plus vite avec une nouvelle insémination réussie en septembre. Mais j’ai quand même eu un peu plus de stress pendant cette grossesse. C’était un bébé congelé donc les risques de malformations sont plus élevés. J’ai été très anxieuse pendant les trois premiers mois. Puis, une fois que les échographies se sont révélées positives, tout s’est mieux passé. Une nouvelle grossesse normale, un nouvel accouchement normal… Avec en plus le choix du roi : Bastian est né.
Au final, c’est une très belle aventure et quand la fin est heureuse et bien, on le ressent comme un miracle. Je voudrais juste glisser un mot pour les parents « normaux » : vous avez gagné du temps, beaucoup de temps… Vous avez pu profiter de moments forts que nous, nous ne pourrons jamais savourer donc gardez bien tout en mémoire et profitez.
Moi, c'est Aurélie, toute nouvelle dans le cercle très ouvert des mamans ! J'apprends jour après jour ce très beau métier qui est de m'occuper de ma fille... Un apprentissage entre doutes, joies et nuits blanches !