Pendant neuf mois, une femme enceinte verra son corps changer, son ventre s’arrondir. C’est normal direz-vous, il faut permettre à bébé de se développer. Oui, mais si seulement il n’y avait que le corps qui se transformait ça irait encore… Mais non ! Pour le Dr. David Baud, médecin-chef d’obstétrique au département femmes-mères-enfants du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), une grossesse, c’est « une tempête hormonale qui s’abat sur la femme« , a-t-il déclaré au quotidien Le Matin. Car non seulement notre silhouette change, mais bébé bouleverse aussi le fonctionnement de nos organes, mais aussi tout ce qui se passe dans notre tête.
Le rôle des hormones dans notre organisme
Mais d’où proviennent toutes ces nouvelles hormones que nous ne connaissions pas encore jusque-là ? Le médecin obstétricien explique que tout ce bouleversement prend pour origine les ovaires pour laisser le placenta finir le travail. Ce dernier « sécrète une grande quantité d’hormones ». Lorsqu’une femme est enceinte, les taux de progestérone et d’œstrogènes augmentent considérablement. Pourquoi ? Parce que ces deux hormones vont permettre l’implantation de l’embryon et vont augmenter le volume de l’utérus et ainsi faciliter la fluidité du sang afin de permettre à bébé de respirer.
Évidemment, le cœur est également touché lors d’une grossesse. Savez-vous pourquoi vous êtes plus facilement essoufflée ? Eh bien tout simplement car votre cœur bat deux fois plus vite afin de donner du sang à l’utérus. Nous savons que le poids d’une future maman augmente durant la grossesse, mais il faut savoir également que l’utérus va pousser vos organes contre votre thorax ce qui va alors réduire l’espace présent entre vos deux poumons. Un « véritable test d’effort » pour le cœur, a souligné le Dr. David Baud. Vous pensiez que c’était tout ? Détrompez-vous ! Les hormones vont également jouer sur vos ligaments. Vous ignorez la raison pour laquelle vous avez sans cesse mal au dos ou aux genoux ? Ce sont les hormones ! Eh oui, elles ne sont pas (que) préoccupées de travailler à vos changements d’humeur… Malheureusement. Sans compter que votre utérus se dilate au fur et à mesure de la grossesse, compressant vos veines notamment dans les jambes et favorisant ainsi la rétention d’eau. Pensez donc à bouger un minimum pour éviter cela (marche à pied, natation, gymnastique douce…).
Les nausées matinales
Les joies du premier trimestre de grossesse… mais aussi la joie d’avoir des nausées matinales (ou pas). L’hormone responsable de votre rendez-vous quotidien avec la cuvette de vos toilettes n’est autre que la progestérone. En effet, cette dernière va agir sur votre système digestif et « ralentir certains processus biologiques, comme le transit intestinal, augmentant la constipation, la vidange prolongée de l’estomac et les remontées d’acide », explique le médecin-obstétricien.
Et enfin, les fameuses hormones qui provoquent les sautes d’humeur. Sans comprendre pourquoi, vous allez vous mettre à pleurer car vous ne trouvez plus la télécommande, ou alors exprimer une joie incommensurable parce qu’on vous offre un cookie. Tant que ce n’est pas en recevant votre feuille d’impôts alourdie de quelques centaines d’euros, il n’y a pas péril en soi. Mais c’est pénible pas vrai ? Ces hormones jouent sur votre psychisme. Alors, à cause d’elles et avec le stress de l’arrivée de bébé, « les femmes qui souffraient déjà de dépression ou d’anxiété peuvent voir leurs pathologies s’aggraver » explique le Dr. David Baud. Ou, a contrario, on retrouvera la future maman très épanouie, pour les plus chanceuses.
La dernière hormone intervient lors de la naissance du petit être qu’on a attendu durant neuf mois : l’ocytocine, également appelée « hormone de l’amour » ou « hormone de l’accouchement ». Cette hormone est sécrétée lorsque les premières contractions interviennent et que le travail commence. Cette hormone va alors favoriser l’attachement entre la mère et son bébé. Mais bon, on attendait déjà Loulou avec tant d’impatience, commençant déjà à l’aimer alors qu’il était dans notre ventre, alors cette hormone n’est définitivement pas la pire et ne doit surtout pas s’attribuer tout le mérite de notre amour pour notre petit loup, non mais des fois… !