Votre accouchement était prévu il y a des jours, et vous avez plus que jamais hâte de rencontrer votre petit ange ? Sa chambre est prête, belle et équipée, sa garde robe est au complet, et surtout, vous vous passeriez bien du gros ventre et des douleurs lombaires… Mais alors, pourquoi bébé ne pointe pas le bout de son nez ? Faut-il s’inquiéter de dépasser le terme ? Faut-il déclencher l’accouchement ? Autant d’interrogations auxquelles les docteurs Marc Pillot, Catherine Salinier, Umberto Siméoni vous répondent.
Peur de dépasser le terme de la grossesse ?
Une grossesse considérée comme normale dure entre 37 à 41 semaines d’aménorrhées, à compter des dernières règles. Mais c’est une fourchette et en la matière, les délais varient en fonction des femmes. Par conséquent, pas de panique les filles. Tout est une question de terme. Il s’agit avant tout de donner (arbitrairement) un moment pour désigner un « dépassement ». Ainsi quand la grossesse a dépassé 41 SA, on parle de prolongement, quand la 42ème semaine arrive on parle de terme dépassé. Si vous dépassez d’un jour, il n’y a donc pas forcément lieu de s’inquiéter, il arrive que certains bébés soient un peu moins pressés que d’autres. Selon le Collège des Gynécologues et Obstétriciens de France : « La grossesse prolongée concerne 15 à 20 % des femmes enceintes, et le terme dépassé, 1% des femmes enceintes ».
N’oubliez pas que souvent votre date d’accouchement est calculée sur une durée statistique
Ainsi, la date réelle d’accouchement est peut être décalée, car la conception de votre enfant est peut être beaucoup plus tardive que vous ne le pensiez ou que votre cycle d’ovulation soit très long. Si une grossesse prolongée ne semble pas entraîner de complications, elle peut nécessiter un suivi légèrement plus intense. Mais là encore, pas la peine de sombrer dans la psychose. C’est en revanche à partir de la 42ème semaine que le terme se trouve dépassé. Là, effectivement, la grossesse devient à risques et pathologique avec des conséquences pour l’enfant (mort néonatale) et pour la mère (risques d’hémorragie), avec une césarienne envisagée pour délivrer l’enfant. « En effet, au-delà de 41 semaines, le placenta ne remplit plus aussi bien ses fonctions dans les échanges avec le fœtus, le bébé trop gros peut avoir des difficultés à se mouvoir, manquer d’oxygène, s’étouffer avec le cordon ombilical ». On a bien dit : peut avoir…
Un suivi de grossesse personnalisé
Selon les recommandations du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens de France, lorsqu’une femme n’a pas accouché à terme, elle doit être surveillée et se rendre tous les deux jours à la maternité pour effectuer deux examens et s’assurer de la vitalité et de la bonne santé du bébé : le monitoring pour s’assurer du rythme cardiaque normal du fœtus, la tension artérielle et l’échographie qui permet de se rendre compte de l’état du liquide amniotique dans lequel se trouve votre bébé. Si le liquide amniotique n’est pas de couleur claire, il faut déclencher l’accouchement en urgence, car votre bébé se trouve en souffrance.
Et à partir de la 42e semaine qu’est-ce qu’il se passe si on n’a pas accouché ?
A partir de la 42ème semaine, il devient impératif d’envisager un accouchement déclenché en raison des risques encourus. Comme le notent les docteurs Marc Pillot, Catherine Salinier, Umberto Siméoni : « Les naissances après terme font partie des naissances médicalisées et nécessitent une attention particulière de la part de l’équipe médicale. »
Déclencher l’accouchement ?
A partir de 42 semaines, l’équipe médicale peut décider de déclencher l’accouchement pour éviter que le bébé souffre. Mais avant d’effectuer cet acte, le gynécologue-obstétricien en accord avec la patiente peut effectuer un décollement des membranes, une technique induisant un travail spontané chez la femme enceinte dans la semaine qui suit. Si l’accouchement doit être déclenché, l’équipe médicale a recours à une hormone, l’ocytocine sous forme de perfusion, qui stimule les contractions utérines au moment du travail, et des prostaglandines sous forme de gel ou de tampons. Dans tous les cas, fiez-vous à votre instinct de maman, pour préserver la vie de votre petit bout. Et vos inquiétudes seront vite envolées lorsque, enfin, vous tiendrez votre bébé dans vos bras.
Sources :