Les douleurs pelviennes, c’est déjà assez dur à gérer en cas d’endométriose. Mais il semblerait que ce trouble gynécologique augmente le risque de fausse couche. En effet, des chercheurs de l’hôpital Cochin, à Paris, ont publié une étude publiée dans l’édition du mois de mai dans la revue scientifique Human Reproduction.
L’endométriose, qu’est-ce-que c’est ?
Il s’agit d’un trouble gynécologique qui se caractérise par des douleurs chroniques dans le bas-ventre. Elle est provoquée par la présence de tissu endométrial en dehors de l’utérus. Elle est caractérisée par l’irritation du péritoine et la formation de kystes, de tissus cicatriciels ou d’adhérences. L’endométriose fait partie des causes importantes de l’infertilité chez la femme. Si votre gynéco vous annonce que vous avez des fragments de muqueuse utérine sur les ovaires ou sur les trompes, comprenez que vous souffrez d’endométriose…
Endométriose et fausse couche liés ?
Pour cette étude, dirigée par le professeur Charles Chapron, 750 femmes suivies par le service de gynécologie pour une intervention bénigne ont répondu à un questionnaire, que les experts ont ensuite analysé. Dans ce questionnaire, elles devaient dire si elles avaient déjà été enceintes, si elles avaient eu une fausse couche, si elles avaient eu recours à une fécondation in vitro ou si elles souffraient d’infertilité. Sur ces 750 femmes, 284 ont été diagnostiquées comme ayant l’endométriose. Doublé gagnant lorsque 29% des femmes atteintes de ce trouble gynécologique avaient déjà vécu un avortement. Tandis que sur les 466 autres femmes, 19,4 % non atteintes avaient eu un avortement.
Le docteur Pietro Santulli, qui fait partie de l’équipe de recherches, a déclaré dans son rapport : « Nous avons mis clairement en évidence l’existence d’un sur-risque de fausse couche précoce au premier trimestre de grossesse en cas d’endométriose. »
Les scientifiques ont également cherché à savoir si l’endométriose pouvait avoir un rapport avec une infertilité par le passé. Résultats ? 19,6 % des femmes endométriosiques ont été victimes de fausse-couche contre 12,3 % dans l’autre groupe.
Des recherches poussées sur des souris
Afin d’entreprendre plus de recherches sur l’endométriose, le Dr Pietro Santulli a décidé de comprendre son origine biologique sur des souris. Parallèlement, l’Institut de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a annoncé qu’une étude allait être lancée afin de savoir si l’endométriose pouvait avoir un impact sur les risques d’une naissance prématurée. On n’a pas fini d’entendre parler de l’endométriose…