
A l’arrivée à la maternité, on se retrouve vite branchée à une perfusion pour toute la durée de l’accouchement. Est-ce vraiment nécessaire ? A-t-on le droit de la refuser ? Le point avec neufmois.fr pour y voir plus clair…
A quoi ça sert ?
Une fois le pied posé dans la maternité, si l’équipe médicale décide de nous garder car le travail est enclenché ou peut être déclenché sans attendre, on se retrouve vite branchée à un perroquet et une poche qui diffuse dans nos veines un liquide dont on ne sait pas très bien à quoi il sert. C’est simple : vu qu’on n’a plus le droit de casser la croûte jusqu’à ce que bébé soit au chaud dans son berceau – voire même bien après si on a eu une césarienne – il va falloir assurer du carburant à notre organisme sur-sollicité pendant le travail et l’accouchement. On nous injecte donc une solution glucosée pour nous aider à tenir le coup. La perfusion pourra, par la même occasion, assurer plusieurs missions : outre nous alimenter, elle servira aussi à nous injecter les médicaments nécessaires à un bon déroulement de l’accouchement. Notamment l’ocytocine, une hormone artificielle, qui a pour mission d’accélérer le travail et qui est indissociable de la péridurale, si on en a demandé une ou si elle s’impose de fait au cours de l’accouchement.
Y a-t-il des risques ?
La perfusion d’ocytocine ne peut être utilisée que si les conditions sont favorables. La sage-femme ou le gynécologue se servent pour l’estimer d’un mode de calcul appelé score de Bishop qui permet d’évaluer par notation la dilatation et l’effacement du col, sa position, son état et le niveau d’engagement du bébé. Quand ce score (addition des notations) est élevé, c’est que toutes les conditions sont réunies pour déclencher l’accouchement.
L’injection d’ocytocine nécessite en parallèle une surveillance accrue du fœtus par monitoring. En effet, en empêchant l’utérus de se contracter normalement, l’ocytocine peut entraîner une hypertonie utérine qui est à l’origine parfois de souffrances fœtales et d’hémorragie du post-partum. Dans certains cas, utérus cicatriciel ou quand l’accouchée en est à son quatrième ou cinquième accouchement, il peut y avoir des risques de rupture utérine.
Accepter ou refuser ?
S’il s’agit d’un déclenchement par convenances, parce qu’on est là et que finalement à deux jours près, autant y aller tout de suite, l’équipe doit demander l’accord de la future maman. Alors oui, on a le droit de dire non ! S’il s’agit d’une décision médicale, rien n’interdit de demander au médecin ou à la sage-femme de nous expliquer le pourquoi du comment. Mais la sagesse, c’est de faire confiance à l’équipe médicale car la santé de bébé et la nôtre peuvent être en jeu.