
Avoir une alimentation équilibrée n’est pas sans avantages durant la grossesse. En effet, selon une étude publiée dans la revue britannique Drugs and Therapeutics Bulletin en ce mois de juillet, ces compléments nutritionnels qui doivent compenser d’éventuelles carences, seraient inutiles.
Dans les rayons des parapharmacies, afin de mieux préparer une grossesse, on retrouve de nombreux compléments alimentaires à base de vitamines, oligo-éléments et de plantes. En effet, les carences en vitamines peuvent provoquer des retards de croissance in utero mais aussi des risques de pré-éclampsie et de faible poids du bébé à sa naissance. Et pourtant, cette étude, menée dans des pays défavorisés, et donc où les femmes sont sous-alimentées en comparaison à nos pays industriels, certifie donc que les vitamines C, E, K, les vitamines B (B1, B2, B3, B6, B12), le magnésium, zinc ou encore sélénium n’auraient aucune efficacité durant la grossesse. Dans leur rapport, les experts insistent : « Pour la plupart des femmes qui envisagent de tomber enceinte ou qui sont enceintes, la supplémentation en multivitamines et en minéraux n’est pas nécessaire. » Seuls deux éléments ne sont pas exclus : l’acide folique (la vitamine B9) ainsi que la vitamine D. Les chercheurs acceptent également parfois, dans certaines conditions spécifiques, le fer et l’iode.
Toujours demander l’avis de son médecin
Mais attention ! La prise de médicaments ou vitamines durant la grossesse doit être vue avec une sage-femme, un médecin généraliste ou un gynécologue, aucun médicament ne doit être pris sans consultation au préalable et avis d’un professionnel de santé. En ce qui concerne la prise d’acide folique, elle est recommandée par les autorités de santé trois mois avant la conception et pendant le premier trimestre de la grossesse au moins, dans le but de prévenir des anomalies de fermeture du tube neural à l’origine de lourds handicaps. La vitamine D est toujours prescrite par la sage-femme ou le médecin en hiver, et pendant toute la durée de la grossesse pour les femmes qui vivent dans des régions peu ensoleillées ou qui ont la peau sombre.
Quant au résultat de cette étude, les avis divergent. Interrogé il y a quelques semaines par Neuf Mois au sujet de la supplémentation pendant la grossesse, le Pr Franck Perrotin (maternité Olympe de Gouges à Tours) allait plutôt dans le sens de l’étude, donc supplémentation inutile à l’exception de l’acide folique et de la vitamine D. D’autres avis arguent que cette supplémentation reste nécessaire surtout si l’alimentation de la femme enceinte n’est pas strictement bio. Quoi qu’il en soit, une supplémentation pendant la grossesse ne doit jamais se faire hors prescription médicale.