
Le millésime 2016 ne va pas révolutionner le carnet de santé des bébés : rien ne bouge en vaccination, sauf pour les bébés nés en Guyane qui devront recevoir le vaccin contre la fièvre jaune en une seule injection plutôt que deux. L’autre modification du calendrier vaccinal concerne plutôt les grands-parents des bébés, avec une recommandation sur le vaccin contre le zona à partir de 65 ans.
Fièvre jaune : rappel inutile pour les enfants de 2 ans et plus…
Les enfants nés en Guyane ou devant s’y rendre en villégiature ou suite à une mutation professionnelle de leurs parents ne seront plus contraints de faire un rappel de la vaccination contre la fièvre jaune. En effet, selon l’OMS qui a fait part de nouvelles recommandations sur ce vaccin l’été dernier, une seule injection protègerait l’enfant vacciné pour la vie entière.
Mais il existe des exceptions, notamment chez les enfants vaccinés entre 9 mois et 2 ans qui, eux, devront recevoir une dose supplémentaire vers l’âge de 6 ans et au plus tard au terme de dix ans après la première injection. Il en va de même pour les femmes vaccinées pendant leur grossesse : rappel nécessaire au bout de dix ans. Et bien évidemment, tout le monde, en Guyane, est invité à faire un rappel en cas de résurgence forte de la maladie.
Pas de suppression de l’obligation vaccinale en 2016
Après une année 2015 chargée en polémiques autour de la vaccination obligatoire, il n’est pas très étonnant de noter que cette édition 2016 « prend les mêmes et recommence ». En effet, la forte mobilisation autour de la pétition très controversée du Pr Joyeux demandant la suppression de l’aluminium dans les vaccins et deux procès très médiatisés de parents ayant refusé la vaccination obligatoire, avait amené la Ministre de la Santé, Marisol Touraine, à annoncer le 31 juillet dernier un grand débat national sur la vaccination, dès septembre 2015. Pour l’instant, le débat, s’il existe, semble se limiter à des cénacles très confidentiels. L’enjeu en cause concerne l’obligation vaccinale que certains pays européens ont déjà rendue caduque. Pour autant, le taux de vaccination n’a pas réellement baissé dans ces pays malgré la liberté de choix laissée aux parents. Qu’en serait-il en France ? Au vu de l’effervescence antivaccins sur les réseaux sociaux, on pourrait craindre que les parents se détournent de cette médecine de prévention parfois vitale.
Pour l’Académie de Médecine, il existe un risque réel que l’abandon de l’obligation vaccinale soit interprété « comme un aveu implicite que les vaccins ont une innocuité discutable » et expose donc la population à une résurgence des maladies oubliées : diphtérie, tétanos mais aussi certaines méningites qui peuvent être prévenues par un vaccin, ou encore la rougeole qui fait son compte de morts dans le monde chaque année, la coqueluche et bien sûr la rubéole, particulièrement dangereuse pour le fœtus si la future maman non vaccinée la contracte pendant la grossesse.
Un calendrier modifié en 2017 ?
Pour le Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations (CTV) et professeur de pédiatrie à Lyon, sortir de la notion d’obligation serait une solution pour mettre fin aux polémiques « à condition de trouver un système qui clarifie les choses, tout en garantissant une couverture vaccinale élevée », selon ses déclarations au Quotidien du Médecin (30 mars 2016).
En attendant de trouver la parade, l’obligation vaccinale demeure donc pour le DTP en 2016 et les recommandations vaccinales pour les autres valences ne changent pas. En 2017, il en sera peut-être autrement…