Chaque année, le nombre de grossesses tardives (soit pour les femmes enceintes de plus de 35 ans) augmente en France. Et pour concevoir un enfant sur le tard, de plus en plus de femmes ont recours à la procréation médicalement assistée (PMA), pour avoir le plus de chance possible. Eh oui, car dépassé 35 ans, la fertilité diminue. Mais ce ne serait pas plus mal ! En effet, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université d’Adélaïde en Australie et publiée dans la revue médicale l’International Journal of Obstetrics and Gynaecology, les bébés nés d’une maman ayant plus de 40 ans présenteraient moins de malformations congénitales.
Malformations congénitales et âge de la maman sont liés
Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont étudié toutes les venues au monde de bébés nés dans le sud de l’Australie, entre 1986 et 2002. Au total, ils ont comptabilisé plus de 300 000 grossesses naturelles, 2 200 fécondations in vitro (FIV) et 1 400 grossesses par PMA.
Lors d’une grossesse tardive, il y a plus de risques pour la santé de la future maman mais aussi du bébé à venir. Alors, l’âge au moment de la grossesse peut avoir un lien avec le risque de malformations congénitales.
Les experts ont alors remarqué que sur l’ensemble des grossesses naturelles, les femmes de moins de 30 ans ont eu 5,7% des bébés présentant une malformation durant leurs cinq premières années de vie, contre 8,2% chez les femmes de plus de 40 ans. Ils ont ensuite constaté que l’effet inverse se produisait lorsqu’une femme avait recours à la PMA pour concevoir un bébé : 11,3% des bébés présentent une malformation lors d’une grossesse chez une femme de moins de 30 ans, contrairement à 3,6% chez les femmes ayant vécu une grossesse à plus de 40 ans.
Pour les chercheurs, ces résultats pourraient découdre du fait qu’une stimulation hormonale est pratiquée lors d’une PMA. Cette pratique pourrait alors inverser les effets de l’âge qu’on observe habituellement. Les chercheurs ont déclaré avoir besoin de réaliser d’avantages d’études avant de confirmer cette hypothèse.
Quels sont les risques d’une grossesse tardive ?
Selon l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), en 2010, 19,5% des femmes avaient plus de 35 ans au moment de la naissance de leur enfant. Il n’est pas rare à présent qu’une femme devienne maman plus tardivement qu’auparavant. Il faut bien reconnaître que les temps et les priorités des femmes changent. Entre les études, l’envie d’avoir une carrière, de voyager, de se stabiliser, les femmes souhaitent à présent être bien dans leur vie avant de concevoir un bébé. Mais l’horloge tourne… À 35 ans, la fertilité diminue et réussir à avoir un bébé à cet âge-là peut s’avérer difficile : cela peut alors prendre plusieurs mois voire années avant de devenir maman. Il est plus courant alors d’avoir recours à une FIV ou à des traitements hormonaux.
Être enceinte et être âgée de plus de 35 ans peut également être dangereux non seulement pour la santé du bébé mais aussi celle de la future maman :les fausses couches, les césariennes, les naissances prématurées, le diabète gestationnel, l’hypertension et l’hémorragie du post-partum sont plus fréquentes. Une future maman de plus de 35 ans doit être bien surveillée par le professionnel de la santé qui suit sa grossesse afin d’éviter toutes complications de grossesse. Toutefois, il n’existe pas de « limite d’âge » pour avoir un enfant. Récemment, nous vous parlions de cette Espagnole qui venait d’accoucher de son troisième enfant ! On peut tout de même se poser la question de l’éthique, à savoir « à 55 ans ou plus, suis-je égoïste de vouloir un enfant ? », car à partir d’un certain âge, peut-on continuer à s’en occuper pleinement ? Alors vouloir un bébé oui, mais ne faudrait-il pas d’abord savoir si c’est « raisonnable » ?