Allez, on ne va pas culpabiliser si l’on a attendu la quarantaine pour commander un bébé, c’est désormais entré dans les mœurs. Mais il faut savoir que le suivi de grossesse est plus exigeant afin de mieux protéger bébé et future maman. Le point sur 10 idées reçues, avec la collaboration du Pr René Frydman, auteur de Vouloir un enfant, paru aux éditions Hachette pratique.
Les fausses couches sont fréquentes
VRAI Après 35 ans, il existe un risque accru de fausse couche, en particulier au cours du premier trimestre. Les principales causes de cet accident de parcours sont une moins bonne qualité des ovocytes et des anomalies chromosomiques. Si on dénombre entre 1 et 2% de fausses couches chez les futures mamans de 30 ans, ce chiffre passe à 10% chez celles de plus de 40 ans.
Après 35 ans, on a deux fois plus de risques de souffrir d’hypertension
VRAI Le risque d’hypertension est en effet deux fois plus important qu’à l’âge de 20 ans en raison de l’âge des artères qui perdent de leur souplesse avec l’âge, avec parfois un traitement hypotenseur. En général, le gynécologue prescrit un arrêt de travail et un repos total. Il est souvent conseillé de rester allongée, de préférence du côté gauche afin de ne pas comprimer la veine cave. Un régime modérément salé est préconisé, c’est à dire qui exclut les plats cuisinés et la salière sur la table.
L’hypertension provoque toujours une toxémie gravidique en fin de grossesse
FAUX La toxémie gravidique, appelée aussi pré-éclampsie, concerne seulement 5% des futures mamans. Elle touche en effet plus volontiers les femmes de plus de 35 ans en fin de grossesse et peut entraîner un retard de croissance chez le fœtus car les échanges se font mal entre l’utérus et le placenta. Chez la maman, les risques sont d’abord liés à l’importance de l’hypertension. Modérée et traitée rapidement, les conséquences sont limitées. Sinon, l’hypertension se complique soit par une éclampsie soit par un hématome rétroplacentaire qui peut entraîner la mort du fœtus.
Le diabète gestationnel est fréquent en cas de grossesse tardive
VRAI Après 35 ans, le risque de développer un diabète gestationnel est deux fois plus élevé que la moyenne. Le diabète apparaît brutalement, en général après la 26e semaine d’aménorrhée, en raison des changements hormonaux provoqués par la grossesse. Il faut traiter cette pathologie car le bébé risque de grossir de manière trop importante, ce qui pourrait perturber l’accouchement par voie basse et impliquer le recours à un accouchement prématuré ou à une césarienne.
Après 40 ans, la grossesse peut provoquer des troubles circulatoires importants
VRAI Les femmes, à cet âge, sont plus sujettes aux problèmes circulatoires, qu’il s’agisse de sensation de jambes lourdes ou d’apparition de varices au niveau des jambes, des cuisses ou encore d’hémorroïdes. Il existe des traitements homéopathiques (Anica 5 CH ou Vipera 5 CH) pour soulager les jambes lourdes, à associer à des infusions de vigne rouge. Néanmoins, si les mollets ou une varice enflent, deviennent durs et douloureux, il faut consulter car le risque de phlébite est réel.
Plus la femme est âgée, plus le risque de trisomie 21 est important
VRAI La fréquence de la maladie augmente avec l’âge de la maman, et représente un cas pour mille cinq cents naissances si la maman a 40 ans ou plus. On attribue cette augmentation du risque au vieillissement des ovocytes. Pour dépister la trisomie 21, on dispose de deux tests, la mesure de la clarté nucale du fœtus (petit espace plus ou moins épais situé sous la nuque du fœtus) dès la 12e semaine d’aménorrhée et les marqueurs sériques (dosage sanguin d’hormones placentaires), dès la 15e semaine d’aménorrhée. Le test ne pose pas de diagnostic mais estime le risque sous forme de taux. En cas de doute, une amniocentèse peut être pratiquée, généralement à la 16e semaine d’aménorrhée.
Pied-bot et fente labiale sont également courants après 40 ans
FAUX Ces malformations ne sont pas plus fréquentes quand la maman a dépassé 35 ans. Un enfant sur cent naît avec une fente au niveau de la lèvre supérieure, une malformation qui se répare sans problème en deux étapes, à la naissance pour faire disparaître la fente puis vers 1 an, pour ce qui concerne l’arcade dentaire et le voile du palais.
Vers la quarantaine, on est plus exposée au risque de césarienne
VRAI Il y a deux fois plus de césarienne après 40 ans. Soit parce que le col de l’utérus se dilate moins bien, ce qui rend l’accouchement long et pénible pour la maman comme pour le bébé, soit parce que l’enfant est plus gros que la moyenne, soit qu’il s’agisse de grossesse multiple si la maman a eu recours à une stimulation ovarienne ou encore en cas de toxémie gravidique.
Il n’y a pas plus de risque d’hémorragie en cas de grossesse tardive
FAUX Chez les femmes de plus de 40 ans, la contraction de l’utérus qui fait suite à l’accouchement pour faire cesser les saignement grâce à l’occlusion des artères se fait moins facilement, surtout s’il y a eu des grossesses antérieures. Mais les hémorragies peuvent être aussi le fait d’un placenta praevia (installé dans la moitié inférieure de l’utérus au lieu du fond) et des contractions peuvent provoquer son décollement, générant d’importants saignements.
Le périnée est plus fragilisé lors d’une grossesse tardive
VRAI Les muscles du périnée deviennent plus lâches avec le temps et se distendent d’autant plus pendant la grossesse. Une rééducation périnéale rigoureuse est donc indispensable auprès d’un kinésithérapeute spécialisé en uro-gyéncologie ou d’une sage-femme.