
L’infertilité n’est pas toujours caractérisée par un test de grossesse qui ne vire jamais positif. Parfois la grossesse se déclenche régulièrement, mais n’aboutit pas. Les explications du Pr Alexandra Benachi, gynécologue-obstétricienne.
On parle de fausse couche à répétition quand il y en a eu au moins trois successives. Cette situation est plus fréquente après 35 ans et aussi au fur et à mesure que les fausses couches se multiplient. Ainsi, si vous avez fait une fausse couche, vous avez 15 à 20% de risque de faire une nouvelle fausse couche. (On a bien dit risque, hein… pas de fatalité !) Puis de 25 à 30% après deux fausses couches successives et de 30 à 45% après trois.
Comme on l’a vu, l’âge est une des principales causes de fausses couches : 25% de risques entre 35 et 39 ans et 50% après 40 ans (sources Lancet, 2006). Les facteurs environnementaux (tabac, alcool, perturbateurs endocriniens, polluants…) sont aussi des facteurs aggravants. Quand les fausses couches à répétition s’installent, un bilan est réalisé pour en comprendre les raisons. Mais il ne faut pas tirer trop d’espoir de ce bilan car dans la majorité des cas, ce dernier ne révèle aucune anomalie particulière.
Les causes des fausses couches à répétition
Après deux fausses couches successives à partir de 35 ans, c’est possible de bénéficier d’un bilan. Cela permet de dépister les causes, qui peuvent être génétiques (60% des cas). Un cariotype peut alors être réalisé chez les deux partenaires.
L’origine peut également venir de malformations utérines congénitales ou de conséquences d’une complication gynécologique ou encore du col de l’utérus (béance,…). Un examen de la cavité utérine est alors nécessaire pour diagnostiquer les causes, via une échographie ou/et une hystéroscopie. Autre cause possible, dépistable par prise de sang, des dysfonctionnements hormonaux (troubles de la thyroïde, insuffisance de progestérone…).
De même, par une prise de sang qui sera analysé par un laboratoire spécialisé, les médecins pourront dépister les causes immunologiques. (Anti-corps ani-noyaux, acnticardiolipides, antiprothrombinase…). Surprenant, mais parfois la fausse couche à répétition peut être provoquée par un problème de sperme chez le partenaire (oligo-asthéno-tératozoospermie, dite aussi OATS). Un spermogramme permet de vérifier qu’il s’agit bien là du facteur déclenchant.
Un accompagnement indispensable
Dans tous les cas, il ne faut jamais stresser (oui, facile à dire !) Et s’appuyer sur une équipe médicale dans laquelle on a confiance. Se faire aider par un psychologue éventuellement. Le stress est aussi un facteur de risque d’infertilité. Se faire accompagner est indispensable pour vivre au mieux ce moment d’incertitude et de frustration bien compréhensible. Il faut toujours garder en mémoire que des solutions existent, parfois naturelles.
On a toutes entendu parler d’un couple qui a fini par avoir un enfant de manière spontanée après des années d’échec. Parfois même après la mise en route d’une procédure d’adoption. Garder l’espoir, c’est essentiel !