Une récente étude réalisée dans le nord de l’Inde par des pédiatres et des obstétriciens, a voulu comprendre comment éviter qu’un bébé, dès l’instant où il vient au monde, ne manque de fer. Ils en sont venus à se poser la question car ils ont remarqué que beaucoup de bébés manquaient de fer à la naissance à cause d’un mauvais suivi médical. Peu de médecins ne se doutent de cette carence pourtant grave sauf si la maman elle-même souffre d’anémie, un déficit de globules rouges dans le sang.
Deux méthodes médicales ont été testées
Les ressources en fer présentes chez le bébé, et ce dès sa naissance, influencent fortement sa croissance, mais aussi les risques de carences dont il pourrait souffrir dans sa vie future. Un manque de fer prématuré a donc des conséquences sur l’organisme dont il faut se méfier et suivre avant même que le bébé ne vienne au monde. Cette carence en fer, même si elle est surtout notable dans les pays en voie de développement où 70% des bébés âgés de 6 à 11 mois sont concernés, est un phénomène médical à bien analyser pour en limiter le plus possible les effets.
Deux méthodes ont donc été testées pour essayer de remédier à ce problème. Le premier consiste à clamper le cordon ombilical de manière retardée, c’est-à-dire d’arrêter la circulation de sang passant du bébé à la maman en coupant le cordon de façon moins rapide que ce qu’il est coutume de pratiquer. Le deuxième veut tester l’amélioration de la transfusion placentaire vers l’enfant grâce à la méthode dite de « l’expression manuelle ». Cela consiste à comprimer longitudinalement le cordon du placenta vers le nouveau-né. En d’autres termes, le sang contenu dans le cordon ombilical est poussé petit à petit vers le bébé pour éviter une perte de sang trop importante.
Les futures mamans qui ont participé à l’étude ont accouché par voie basse mais aussi par césarienne. Il était cependant primordial de maintenir les bébés à hauteur de la mère pour que le test médical soit le même à chaque fois afin d’obtenir des résultats cohérents. Au total, 185 nouveau-nés ont été choisi dont 92 allant dans le groupe subissant une expression manuelle et 93 allant dans le groupe de clampage à retardement. Dans chaque cas, les paramètres obstétricaux étaient les mêmes, toujours dans un souci de cohérence.
Des résultats similaires et encourageants
Dans le groupe ayant subi une expression manuelle, le mécanisme a toujours été le même : un clampage a été réalisé moins de 30 secondes après la naissance et le cordon a été coupé à 25 cm de l’ombilic, orifice du bébé où s’attache le cordon ombilical. Ensuite, trois expressions ont été réalisées à la suite tout en gardant le cordon maintenu à l’air puis coupé à 3 cm de l’ombilic. Dans le groupe ayant subi le clampage à retardement, celui-ci a été réalisé entre 60 et 90 secondes après la naissance, soit un peu plus tard que la normale.
Les résultats ont montré qu’il n’y avait aucune différence après la naissance entre les deux méthodes concernant la pression artérielle, le rythme cardiaque, le doppler crânien et la présence d’un ictère (mauvaise malformation du foie). Les paramètres hématologiques de tous les bébés sont restés les mêmes pendant les deux premiers jours. L’étude s’est poursuivie jusqu’aux six premières semaines de vie des bébés et le résultat observé montre que les taux moyens d’hémoglobine et de ferritine sont comparables dans les deux groupes.
En conclusion, l’étude a révélé que les deux méthodes de clampage qui mettent un terme à la liaison sanguine entre le bébé et la maman avaient des effets comparables sur les paramètres hématologiques pendant au moins 6 semaines. Cela a donc permis de comprendre comment lutter un peu mieux contre des risques de carence en fer, si nuisibles au bébé et ce même dès ses premiers jours de vie.