La pratique de l’épisiotomie recule en France, selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé. Mais ne risque-t-on pas alors de subir une déchirure ? Si c’est le cas, comment la soigner après le retour à la maison, comment limiter les séquelles sur la sexualité ? Les explications rassurantes de Céline Henz, sage-femme à Morteau, pour ne plus stresser.
Un petit poids de naissance protège-t-il du risque de déchirure ?
Pas forcément : il est possible d’avoir une déchirure même avec un bébé crevette. En raison d’un bébé mal positionné lors de l’accouchement, ou en raison d’une expulsion express. Quant au degré de déchirure, on ne peut malheureusement pas le prévoir à l’avance : seul le professionnel, lors de l’expulsion, peut éventuellement observer un périnée plus fragile, plus à risque. Mais il s’agit d’une impression clinique difficilement quantifiable. En prévention, il est possible de préparer son périnée par des massages avec des préparations spécifiques. Lors des préparations à l’accouchement, cette méthode peut vous être expliquée.
Le temps de cicatrisation est-il plus important que pour une épisiotomie ?
En moyenne une petite semaine, comme pour l’épisiotomie. Cependant, cette durée varie en fonction du degré de la déchirure et des soins et attentions portés à la cicatrisation. La suture doit être surveillée de près par une sage-femme, qui conseillera sa patiente sur les soins nécessaires pour améliorer son confort et favoriser une cicatrisation optimale.
Quelles sont les séquelles fréquentes après une déchirure ?
Les séquelles sont rares mais il est vrai que c’est une grande inquiétude pour les futures mamans et les jeunes accouchées concernées. Il ne faut pas hésiter à en parler avec sa sage-femme. En effet, seul le dialogue permettra de comprendre non seulement les craintes mais aussi les difficultés rencontrées. Lors d’une déchirure compliquée lors d’un précédent accouchement, la conduite à tenir pour décider d’un accouchement par voie basse ou par césarienne tient de la gravité de cette déchirure, de la qualité de sa cicatrisation et du vécu maternel. Il n’existe pas de consensus strict. La décision se prend au cas par cas avec la personne qui suit la grossesse, mais aussi en salle d’accouchement avec le professionnel en charge de la patiente, tout en prenant en compte bien évidemment l’avis de la patiente.
La déchirure est-elle plus invalidante sur la sexualité que l’épisiotomie ?
Pas forcément. Quoi qu’il en soit, il existe de nombreux moyens pour améliorer une cicatrisation difficile mais aussi pour traiter des douleurs apparues suite à une déchirure ou suite à une épisiotomie. Il faut en parler à sa sage-femme sans tabou.
Quels sont les soins indispensables pour guérir vite d’une déchirure ou d’une épisiotomie ?
Qu’il s’agisse de l’une ou de l’autre, il faut faire une toilette locale après chaque passage aux toilettes et un séchage méticuleux. Le cas échéant, le gynécologue ou la sage-femme prescriront une crème cicatrisante, un anti-inflammatoire, un antalgique, un anti œdémateux, de l’homéopathie… Chaque cicatrisation est unique et les prescriptions se font au cas par cas. Consultez votre sage-femme ou votre gynécologue dès qu’une gêne apparaît.
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