Le tabagisme, on le sait, est déconseillé en règle générale, mais d’autant plus durant la grossesse. Pour rappel, le tabagisme maternel durant la grossesse aggrave les risques de mortinatalité, de prématurité ou de faible poids de naissance pour le nourrisson. Une étude vient de confirmer une fois de plus que bébé n’est pas insensible à la nicotine in utero…
C’est un peu le serpent de mer, cette rumeur – fondée ! – autour des risques que génère le tabagisme pendant la grossesse. Régulièrement, le sujet revient à la une de la presse. Ainsi, une étude britannique a renchéri récemment sur la nocivité des effets du tabac lors de la gestation. Une étude poussée sur la question, qui a été publiée dans la revue de pédiatrie Acta Paediatrica.
Pour leur étude, les chercheurs de la Durham University ont étudié les réactions physiques significatives des bébés en gestation chez une mère fumeuse et de ceux dont la mère ne fume pas.
Ces observations ont été effectuées grâce à des échographies en 4D, qui fournissent des images en mouvements détaillés. L’étude a été menée sur 20 mères volontaires, enceintes entre 24 et 36 semaines. Parmi ces 20 femmes enceintes, 4 d’entre elles fumaient en moyenne 14 cigarettes par jour.
Les bébés en gestation ont été scannés à quatre reprises chaque fois durant 15 à 20 minutes au rythme d’une image par demi-seconde. Ces observations ont montré plusieurs faits éloquents, mettant en avant une nette distinction entre les bébés de mamans fumeuses et non fumeuses.
Maman fume… bébé se trémousse !
Premier constat, les bébés de mères fumeuses exerçaient beaucoup plus de mouvement de la bouche. Un fait qui tend à s’accentuer au cours de la grossesse. En effet, si les mouvements de la bouche sont communs à tous les fœtus, ils sont censés diminuer au cours de la grossesse. Cette étude a prouvé que si les mouvements de la bouche se réduisent environ de 3% par semaine pour les enfants dont la mère ne fume pas, cette réduction est beaucoup plus lente chez les enfants en gestation chez une mère fumeuse.
Deuxième constat : les bébés des mères fumeuses auraient tendance à se toucher le visage plus fréquemment et plus longtemps que les bébés de mères non fumeuses. A noter que si le stress maternel peut influencer la gestuelle du bébé in-utéro, cette étude permet de montrer que le tabagisme influe davantage sur celle-ci.
Des signes à prendre en compte
Pour les chercheurs, ces constats semblent aller dans le sens d’un stress accru chez les fœtus portés par des femmes enceintes fumeuses et d’un développement ralenti du système nerveux du foetus quand la maman est fumeuse.