Enceinte, vous avez décidé d’arrêter de fumer ? C’était en effet une décision indispensable ! Mais pour réussir à coup sûr votre sevrage tabagique, il faut tenir compte de certaines contraintes nécessaires. On fait le point avec le Docteur Alexandra Benachi, gynécologue à l’hôpital Antoine Béclère à Clamart (92) et auteur de Pathologies maternelles et grossesse.
En France, environ 40 % des femmes fument
Et parmi ces femmes fumeuses, 20 % seulement décideront de profiter de leur grossesse pour arrêter de fumer afin de préserver la santé de leur bébé. Et la leur, par la même occasion. Mieux vaut s’y prendre avant de concevoir bébé. Mais, en cas de grossesse soudaine, le sevrage tabagique peut être lancé même en étant enceinte. Et ce, quel que soit le stade de la grossesse. Si vous faites partie des femmes enceintes qui ont décidé d’arrêter le tabac, attention : le sevrage tabagique exige de la méthodologie, surtout pendant la grossesse.
Enceinte, on pense à se faire accompagner médicalement pour arrêter de fumer
Enceinte, il ne faut surtout pas essayer de limiter sa consommation de tabac sans accompagnement médical, même en utilisant les substituts nicotiniques. La sensation de manque engendre toujours du stress et des tensions. Ce qui est dangereux pendant la grossesse car le stress maternel engendre une souffrance fœtale. Qui plus est, un sevrage mal orchestré génère le plus souvent des rechutes décourageantes. D’où l’importance de rejoindre une consultation anti-tabac afin de mettre en place un accompagnement personnalisé à l’aide d’un médecin ou d’une sage-femme. Certaines sages-femmes sont spécialement formées pour l’aide au sevrage tabagique. Les maternités disposent toutes de documentations (méthodes, adresses des centres anti-tabac…) à l’intention des femmes enceintes souhaitant arrêter de fumer et beaucoup de maternités ont mis en place ces consultations.
Substituts nicotiniques : éviter le patch à la nicotine la nuit
Les substituts nicotiniques comme les gommes à mâcher ou comprimés sont autorisés pendant la grossesse depuis 1997. Même s’ils contiennent de la nicotine, ces produits sont préférables au tabac. En effet, la diffusion de nicotine est progressive et, contrairement à la cigarette, ils ne contiennent pas d’autres substances nocives. Cependant, il existe une précaution d’importance à respecter absolument. Il faut éviter de poser le patch en fin de journée et de le laisser posé jusqu’au matin. En effet, le fœtus stocke la nicotine la nuit. Quid de la cigarette électronique ? Même s’il est indéniable que la cigarette électronique contienne moins de substances nocives que le tabac, son utilisation doit être évitée quand on est enceinte. Néanmoins, tout comme la cigarette, il ne faut pas arrêter brusquement.
Enceinte, on fait appel aux « médecines douces » pour le sevrage tabagique
Il existe des traitements homéopathiques, efficaces en trois mois. Comme tout traitement homéopathique, cela repose sur le terrain personnel de chaque femme enceinte : son tempérament, ses habitudes, ses pathologies. La première consultation permet de définir ce terrain et de mettre en place un suivi de sevrage tabagique pendant la grossesse. Ainsi que certaines techniques de thérapies comportementales et cognitives pour se déshabituer de la gestuelle qui encourage le tabagisme, également enseignées dans les consultations anti-tabac. D’autres méthodes « douces » telles que l’acupuncture et auriculothérapie donnent de bons résultats et ne sont pas incompatibles avec la grossesse. Il existe aussi l’hypnose qui peut permettre d’obtenir de bons résultats.