Devant la montée de la mobilisation autour de l’autisme, qui touche de nombreuses familles, beaucoup de futurs parents se poseront la question du dépistage chez leur futur bébé. On fait le point sur Neuf Mois.
Selon les statistiques, l’autisme toucherait environ 8 000 naissances chaque année en France. Curieusement, l’autisme touche trois fois plus de garçons que de filles. D’où l’hypothèse d’une origine génétique ou hormonale de ce handicap (reconnu comme tel depuis 1996) dont les causes sont encore nébuleuses. Certains chercheurs ont émis l’hypothèse que, sous l’action de la testostérone et du chromosome Y, certains modes de communication (regard, parole…) seraient inhibés – et cela parfois dès le stade fœtal si les hormones sont secrétées par la mère – d’où la non prise en compte de l’Autre par l’autiste. Si les recherches confirmaient cette hypothèse, le dépistage de l’excès d’hormones mâles pendant la grossesse permettrait de traiter la cause et les conséquences. Pour l’instant, une prise en charge précoce de l’enfant par un réseau pluridisciplinaire permet de faire évoluer l’enfant vers une meilleure insertion scolaire et sociale.
Quand et comment le dépister
L’autisme serait désormais dépistable par un simple test vocal. C’est le résultat de travaux menés pendant quatre ans auprès d’enfants de 10 mois à 4 ans. Au terme de l’étude, l’autisme a été dépisté dans 86% des cas. Un progrès conséquent alors que jusqu’ici l’autisme n’était diagnostiqué que vers l’âge de 6 ans. Or, plus le diagnostic et la prise en charge sont précoces, plus l’enfant peut progresser. Autre mode de dépistage, l’IRM. « L’imagerie cérébrale a révélé la dimension neurologique de l’autisme qui se traduit par une incapacité à activer les aires cérébrales de la reconnaissance de la voix humaine », explique le Pr Scana de Schonen, directeur de recherche en neurosciences cognitive (CNRS).
Ces anomalies, tant fonctionnelles que structurelles, sont localisées dans les régions clefs pour l’établissement des rapports sociaux. Les difficultés relationnelles des autistes seraient donc liées à un déficit de la perception des stimuli sociaux. Une fois posé ce constat, il serait envisageable d’élaborer une stratégie de rééducation visant à induire un traitement des informations vocales et faciales, traitement qui ne s’est pas développé spontanément chez l’autiste. » La recherche continue pour comprendre et mieux prendre en charge ce handicap, et c’est encourageant.
Mon petit a un gros retard de langage, j’ai peur qu’il soit autiste…
Ce n’est pas parce qu’un chérubin a un retard de langage ou de développement qu’il doit être qualifié d’autiste même si ces éléments sont à considérer dans le diagnostic. Plusieurs signes alertent le médecin selon l’âge de l’enfant. Rare chez les nourrissons, il faut s’en préoccuper quand un bébé ne sourit pas, ne tend pas les bras, ne semble pas manifester un quelconque attachement, est hyper agité ou le contraire. Bref, quand il est évident que ce bébé a un problème de communication non verbale à laquelle il reste indifférent.
Les symptômes Vers 18 mois, le diagnostic se fait plus précis : mêmes signes que précédemment cités avec quelques-uns en plus : un comportement destructeur, hostile ou carrément léthargique, une phobie des changements. Une manière de parler curieuse, illogique, une répétition des mêmes gestes sans arrêt. Seuls des professionnels peuvent interpréter tout cela.
Comment le soigner ?
La maladie est en général diagnostiquée avant l’âge de 3 ans. Une prise en charge précoce permet de limiter la sévérité des symptômes. Le traitement consiste essentiellement à un suivi personnalisé avec de la rééducation orthophonique et de psychomotricité ainsi qu’un suivi psychologique.
Quelques chiffres
3 enfants sur 10 000 en France sont touchés par l’autisme
Sources Larousse de la santé