Utilisé en cas de migraine ou de fièvre, l’ibuprofène pourrait bien être proscrit tout au long de la grossesse. Déjà contre-indiqué à partir du 6ème mois, une étude réalisée par l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset) de Rennes révèle que cet anti-inflammatoire, serait à bannir dès les premiers mois de grossesse. Les recherches affirment que la prise de ce médicament par la future maman portrait atteinte au bon développement des organes génitaux masculins. Cela arrive dès le début de la grossesse. On fait le point avec les praticiens du groupe Ramsay Santé.
L’ibuprofène : qu’est-ce que c’est ?
L’ibuprofène est une molécule présente dans les médicaments comme l’Advil, le Nurofen ou l’Upfen par exemple. Ce médicament fait partie des anti-inflammatoires dit « non stéroïdiens » (AINS). Ces médicaments ne contient pas de dérivé corticoïdien (cortisone). L’ibuprofène est utilisé en tant qu’antalgique, pour soulager diverses douleurs. On peut également s’en servir en tant qu’antipyrétique, contre la fièvre. Prescrit en doses plus élevées, il fait aussi office d’anti-inflammatoire.
Ibuprofène et grossesse : on en est où exactement ?
En janvier dernier, l’agence nationale de sécurité du médicament (ou ANSM) rappelait que tous les AINS, dont l’ibuprofène fait partie, sont contre-indiqués à partir du 6ème mois de grossesse. En effet, ils peuvent porter atteinte aux reins et au système cardio-pulmonaires du fœtus. Mais la toxicité de l’ibuprofène ne s’arrêterait pas là, selon les nouvelles recherches, ce médicament serait aussi responsable de la cryptorchidie (lorsque les testicules ne sont pas correctement descendus dans l’abdomen).
Comment a procédé l’IRSET pour étudier les effets de l’ibuprofène sur le fœtus ?
Les chercheurs de l’Irset ont réalisé deux séries de tests sur la souris et sur l’homme. Ils ont notamment analysé le testicule fœtal humain et les effets de la consommation d’ibuprofène in utero. Et les résultats sont sans appel. Les scientifiques ont, en effet, « observé un déséquilibre dans les taux d’Insulin-like 3 (INSL3) et de testostérone, deux hormones qui jouent de concert pour permettre la descente des testicules « , a ainsi précisé Bernard Jégou, directeur de recherche à l’Inserm et coordinateur de l’étude dans la revue Scientific Reports. « Notre publication et deux autres publications récentes invitent à la plus grande prudence quant à l’utilisation de ce médicament lors du premier trimestre de grossesse », a-t-il ajouté. Mieux vaut donc éviter l’utilisation de l’ibuprofène pendant la grossesse.
J’en ai pris alors que je suis enceinte, c’est grave ?
La prise d’ibuprofène au-delà du 6ème mois de grossesse comporte de réels risques de malformations du fœtus. Il faut donc éviter à tout prix l’automédication. Quant au début de grossesse les conséquences sur le développement des organes génitaux mâles sont encore à confirmer. Si par erreur, vous avez consommé de l’ibuprofène, restez zen et demander conseil à votre pharmacien, sage-femme ou médecin.
Ibuprofène et allaitement sont-ils compatibles ?
Selon le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT), la quantité d’ibuprofène qui passe dans le lait maternel est très faible. On peut donc avoir recours à cet anti-inflammatoire pendant d’allaitement. Néanmoins, le médicament de première intention reste le paracétamol.
Quelles sont les alternatives à l’ibuprofène pendant la grossesse ?
Le paracétamol se présente comme la meilleure alternative à l’ibuprofène. L’homéopathie peut aussi être un plus pour lutter sans danger contre les petits maux du quotidien. Cependant, gare à l’automédication, mieux vaut demander conseil à une sage-femme ou à un médecin avant de prendre un médicament pendant la grossesse.