En matière de lutte contre l’infertilité, de nombreux progrès ont été effectués ces dernières décennies. De nouveaux protocoles et traitements sont actuellement en cours de tests dans différents pays. Neuf Mois fait donc le tour des dernières pistes en matière de lutte contre l’infertilité.
Protocoles de stimulation ovarienne : une piste pour diminuer les effets secondaires
La stimulation ovarienne est une étape souvent indispensable dans un parcours en PMA. Ce protocole permet de stimuler grâce à des hormones la production de follicules au niveau des ovaires mais s’avère souvent contraignant et douloureux. En effet, cette stimulation peut donner lieu à de nombreux effets indésirables comme par exemple des maux de tête, des nausées, une prise de poids ou des douleurs. De nombreuses équipes se penchent actuellement sur des nouveaux protocoles qui permettraient de diminuer ces effets secondaires. Cette année déjà l’utilisation de la kisspeptine en stimulation ovarienne a non seulement permis à la naissance d’un enfant via la fécondation in vitro mais également de diminuer les effets secondaires liés à la stimulation ovarienne.
Transfert différé par cryoconservation
La cryoconservation du cortex ovarien est une technique d’autoconservation de follicules ovariens. A l’heure actuelle cette technique peut être utilisée pour préserver la fertilité des femmes subissant des traitements gonadotoxiques. Cependant, cette technique reste encore une technique en cours d’évaluation car la résistance à la cryoconservation du tissu ovarien et l’efficacité de cette technique sont encore incertaines. Plus d’une dizaine de naissances (dont 2 en France) ont pu aboutir grâce à technique. Les recherches s’intensifient pour permettre d’améliorer cette technique, notamment grâce à l’emploi conjoint d’ovaires artificiels.
Nouveaux modèles d’embryoscopes/time-lapse
L’embryoscope représente un incubateur d’embryon qui est équipé d’un système de caméras filmant en permanence l’évolution des embryons. Cette technique, dite du time-lapse est une méthode qui permet de sélectionner les meilleurs embryons à implanter. De nombreuses associations le déplorent : la France est très mal lotie en matière de d’embryoscopes : elle compte à peine une demi-douzaine d’embryoscopes quand certains pays frontaliers en possèdent deux par clinique. Certains hôpitaux comme l’hôpital de Lille ont même récemment lancé des campagnes de crowdfunding afin de pouvoir s’en équiper. La technologie du time-lapse se perfectionne chaque année pour pouvoir obtenir des clichés remarquables 24 heures/24 heures des embryons afin d’optimiser les chances de réussite d’une fécondation in vitro.
Rajeunissement ovarien par autogreffe
Parce que certaines femmes souffrent d’insuffisance ovarienne précoce (près de 1% des femmes), les chercheurs se penchent actuellement sur une façon de pouvoir activer des follicules qui normalement ne se développeraient pas. La technique de rajeunissement ovarien par autogreffe semble prometteuse et a déjà connu quelques succès en Espagne puisque 4 enfants sont nés après l’utilisation de cette technique. Le rajeunissement ovarien par autogreffe permet d’inverser partiellement le vieillissement de l’ovaire et d’activer les follicules dormants. Deux techniques sont actuellement testées mais sont déjà prometteuses : une technique faisant appel aux cellules souches de la moelle osseuse et une technique basée sur le prélèvement, la fragmentation et la réimplantation du tissu ovarien.
Biopsie d’endomètre
L’endomètre représente la muqueuse de l’utérus. C’est là que s’implantent les embryons. Dans certaines infertilités, l’endomètre peut ne pas se développer suffisamment pour permettre à l’embryon de s’implanter. S’il existe plusieurs méthodes d’exploration de l’endomètre, la biopsie d’endomètre pourrait permettre d’optimiser les chances de succès d’une fécondation. Analyser plus finement l’endomètre peut permettre de comprendre certaines causes d’infertilité. Récemment des travaux ont suggéré un lien entre la difficulté de concevoir et la présence d’un type de virus.
Contente de constater que les recherches de la médecine donnent des résultats encourageants en matière d’infertilité. Pour moi, certaines méthodes de PMA telles que le don d’ovocytes plus une fécondation in vitro restent très efficaces même si elles ne sont pas encore très développées en France. Avec toutes ces trouvailles, les personnes qui rencontrent des problèmes d’infertilité pourront facilement tomber enceinte.