Voila vous venez de commencer un protocole d’assistance médicale à la procréation mais une question vous tourmente : faut-il le prévenir mon patron ? Le dire et demander des aménagements d’horaires ou se débrouiller pour caser les rendez-vous dans des moments creux ou des jours de RTT ? Pas simple, le dilemme ! Neuf Mois vous transmet les conseils d’Audrey Leblanc et d’Audrey Malfione, toutes deux passées par ce parcours du combattant qui leur a inspiré un livre Le guide des couples infertiles, paru chez Ker éditions.
Aide Médicale à la Procréation: ça prend du temps !
Le parcours d’aide médicale à la procréation, ça prend du temps. Et vous n’êtes pas la seule salariée à y postuler ce qui veut dire que la salle d’attente sera souvent pleine à craquer dès l’aube. Inutile de se dire qu’en prenant rendez-vous à 7h du matin, vous serez pile poil en réunion à 9h tapantes. Ça se peut, avec un peu de chance, mais ça ne se peut pas bien plus souvent.
Sans compter que les rendez-vous médicaux divers et variés ne manquent pas pendant ce parcours du combattant. Et que, même en serrant les dents et avec la meilleure volonté du monde, après des ponctions, vous aurez parfois besoin d’un arrêt de travail. Alors oui, vous pouvez tenter le coup de la migraine, de la chute dans les escaliers qui vous immobilise et autres excuses mytho pour justifier vos retards et vos absences/arrêts de travail, mais bon, au bout de quelques mois, ça ne va plus le faire. Et même en essayant de s’organiser un max, il y a des impondérables : « Si votre médecin vous dit ponction ou insémination jeudi prochain, vous n’y couperez pas même si les plus gros clients de l’agence attendent votre expertise ce jour-là », expliquent les deux Audrey d’un seul chœur.
Que dit la loi ?
La bonne nouvelle, c’est que depuis 2016, la loi modernisant notre système de santé, les salariées inscrites dans un parcours de PMA bénéficient de la même protection contre les discriminations que les femmes enceintes. Les salariées bénéficient d’autorisation d’absence pour les actes médicaux nécessaires. De plus, le conjoint salarié peut lui aussi bénéficier d’autorisations d’absence pour 3 des examens. Sachez également que les absences donnent lieu au maintient de la rémunération et qu’elles sont assimilées à une période de travail effectif.
Anticiper pour planifier les absences
Alors, le dire ou pas ? C’est à chacune de voir comment la situation pourra être perçue. Il n’y a pas de règles exactes. Ce qui est sûr, c’est que dans un monde idéal, il faudrait pouvoir expliquer entre quatre yeux ses espoirs à son patron et recevoir de sa part la plus grande sollicitude. Au risque qu’il vous rappelle que là, tout de suite, ça tombe mal, avec le gros contrat japonais à décrocher, mais que dans trois mois, passé l’appel d’offres, d’accord pour lever le pied jusqu’à la fin de l’année.
À vous de voir si vous pouvez lui accorder ce petit délai. Dans la plupart des cas, la réaction du patron sera à mi-chemin entre le mépris total de votre situation et l’empathie façon Mère Teresa.
Rester zen, une nécessité
Quoi qu’il en soit, il existe toujours des solutions, et le plus important, c’est que votre désir d’enfant devienne réalité. Pour cela, il faut rester zen autant que possible, le stress n’aidant pas vraiment à booster la fertilité. Alors, en fonction du climat de votre entreprise, faites votre choix : dites-le d’emblée ce qui permet de planifier a minima les contraintes pour votre service, ou jonglez et attendez le « bon » moment pour informer votre employeur.