Le bruit nuirait au développement du toucher des bébés nés prématurés. Une étude qui a été menée par des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) en collaboration avec des professionnels du service de néonatologie CHU et du CNRS de Grenoble. Elle a ensuite été publiée ensuite dans la revue scientifique Scientific reports. Ces derniers pensent qu’il faut baisser tous les sons qui peuvent exister dans les unités de néonatologie.
Quand un bébé naît prématurément, c’est-à-dire né entre 28 et 33 semaines d’aménorrhée et donc environ trois à deux mois avant terme, il est envoyé en service de néonatologie. Pour cette étude, les médecins ont analysé 63 bébés prématurés qui ont été séparés en deux groupes. Le premier ayant été mis dans un endroit silencieux, et le deuxième dans un milieu bruyant.
Le bruit a un impact sur le développement sensoriel
Pour cette expérience, les experts ont mis dans les mains des bébés du premier groupe un prisme. En effet, « un nouveau-né prématuré est capable de mémoriser les formes de petits objets (prisme ou cylindre) et de les différencier dès 28 semaines. » Explique Fleur Lejeune, principale auteur de l’étude. Résultats ? Quand bébé lâchait le prisme des mains, on lui remettait. Plus on lui mettait dans les mains, et plus le nourrisson lâchait le jouet. Il en venait à se désintéresser.
Dans le deuxième groupe, les nouveau-nés étaient mis dans un environnement bruyant avec un objet en forme de cylindre pour une moitié et un objet en forme de prisme pour l’autre moitié. Les résultats montraient que les bébés gardaient plus longtemps en main l’objet en question. Les scientifiques ont conclu que si les nourrissons le gardait plus longtemps en main, c’était en raison du bruit. En effet, le bruit interférait dans la concentration du bébé. Fleur Lejeune a alors écrit : « Nous avons constaté que cela (le bruit, ndlr) avait un réel impact sur l’apprentissage sensoriel de l’enfant. »
Trop de bruit autour des bébés nés prématurés
En service de néonatologie, il y a beaucoup de bruit qui perturbe le sommeil du nourrisson, ses constantes psychologiques mais aussi ses capacités d’autorégulation. La raison ? Les alarmes des pompes d’alimentation et les toutes autres sonneries dans ce service. Edouard Gentaz, professeur de psychologie à l’UNIGE a déclaré à la radio de RTS : « L’intégration multisensorielle est fondamentale pour tout individu, et celle d’un prématuré reste encore mal connue. »
Ainsi, les chercheurs demandent à tous les services de néonatologie de diminuer les niveaux sonores et principalement dans le matériel. Ce qui est déjà le cas dans beaucoup de services depuis la publication des études sur la douleur du bébé prématuré, il y a une bonne dizaine d’années…