Mercredi 10 février 2016 sera à marquer d’une pierre blanche pour les couples homosexuels portugais. En effet, le Parlement a voté, à la majorité absolue des députés, la loi leur autorisant l’adoption.
Le 18 décembre 2015, la loi en faveur de l’adoption pour les couples homosexuels était votée. Mais le 25 janvier 2016, le président conservateur Anibal Cavaco Silva mettait son veto au texte de loi, comme l’autorise la Constitution, alors qu’il doit quitter ses fonctions en mars prochain. Il avait alors déclaré : « Il est important qu’un changement aussi important, sur un sujet socialement très sensible, n’entre pas en vigueur sans être précédé d’un vaste débat public ».
Mais les députés socialistes ont affirmé que cette délibération s’était déroulée avant l’accord de ce texte de loi au Parlement. Ainsi, grâce au vote majoritaire des députés (qui devait être au moins de 116 sur 230), le veto présidentiel a pu être écarté.
Ainsi, comme le promettait le socialiste Antonio Costa dans sa campagne pour devenir Premier ministre, l’adoption pour les couples homosexuels devient bel et bien légale. A ce sujet, le député socialiste Pedro Delgado Alves s’est exprimé : « Le temps des discriminations en fonction de l’orientation sexuelle est révolu […] L’adoption par des couples de même sexe n’est pas contraire à l’intérêt suprême de l’enfant. » Jusqu’à ce 10 février, toute personne célibataire pouvait adopter, et le mariage homosexuel a été accepté en février 2010, mais les couples homosexuels ne pouvaient pas encore adopter d’enfant.
Et en France ?
Le 23 avril 2013, le projet de loi « Mariage pour tous » était voté à l’Assemblée nationale. L’accès au mariage civil impliquait l’accès à l’adoption pour les couples gays et lesbiens.
Selon un bilan réalisé par le Ministère de la Justice en juillet 2014, et également consulté par le journal La Croix, il a eu 721 demandes d’adoptions d’un bébé né par Procréation Médicalement Assistée (PMA) à l’étranger au sein d’un couple de femmes. Et sur ces demandes, 281 décisions sur 295 sont positives, ce qui veut dire que dans 95% des cas, la demande d’adoption au sein d’un couple homosexuel a été acceptée. Les chiffres concernant l’adoption par un couple homosexuel d’un enfant né d’un autre couple et abandonné par ses parents biologiques ne sont pas encore publiés.