Les causes du spina bifida sont multiples et on sait que certains traitements ou certaines carences peuvent augmenter le risque de spina bifida. Récemment, des résultats inquiétants venant d’Afrique ont semblé montrer qu’un traitement anti-VIH pouvait augmenter les risques de cette pathologie.
Spina bifida : qu’est-ce que c’est ?
La spina bifida est une malformation de la colonne vertébrale qui se traduit par son développement incomplet de cette dernière. Il s’agit d’une maladie multifactorielle : il existe des facteurs de risque identifiés mais les scientifiques pensent que c’est la combinaison de plusieurs facteurs qui augmente drastiquement le risque de spina bifida. Parmi les facteurs de risque, on peut citer une prédisposition génétique, mais aussi une carence nutritionnelle (en vitamine B9 ou en méthionine) pendant la période de conception et les premiers mois de grossesse et enfin l’exposition à certaines molécules. Le tube neural se forme très tôt chez l’embryon et en cas de spina bifida, une anomalie va empêcher la fermeture normale de la colonne vertébrale. En fonction de la région touchée, les conséquences seront plus ou moins grave et engendreront différents problèmes de santé comme des incontinences, des altérations des fonctions motrices… Ainsi la supplémentation en vitamine B9 ou acide folique avant et pendant la grossesse reste un des moyens de prévention les plus efficaces car la prise régulière de cette vitamine réduit les risques de spina bifida.
Traitement antirétroviral pendant la grossesse associé à un risque accru de spina bifida
Certains médicaments sont susceptibles d’augmenter les risques de spina bifida, c’est le cas de certains médicaments anti-épileptiques. Il semblerait, d’après de nouvelles données, que l’antirétroviral dolutegravir, prescrit comme traitement anti-VIH, pourrait augmenter également ces risques. L’Agence Européenne du médicament a donc décidé de mener de plus grandes investigations suite à la découverte d’une augmentation de cas de spina bifida au Botswana. En effet, une étude récente a montré que les femmes enceintes prenant un antirétroviral particulier, le dolutegravir, avaient plus de risques de voir leurs enfants atteints de spina bifida. Si cela venait à être confirmé, le traitement anti-VIH de certaines patientes devrait être changé. Dans tous les cas, si vous avez un doute sur un traitement médicamenteux, ne le stoppez pas seule et demandez conseil à votre médecin.
La spina bifida doit être prise en charge rapidement dès la naissance
La société française d’urologie vient de publier un communiqué de presse soulignant l’importance de la prise en charge précoce des problèmes urinaires pour les bébés atteints de spina bifida. Les nerfs contrôlant la vessie peuvent être touchés quand la moëlle est endommagée. Il s’en suit alors des problèmes de continence provoqués par une vessie ou un périnée hypotonique ou au contraire une vessie hypertonique. Ces troubles urinaires doivent être pris en charge rapidement grâce à des traitements préventifs et cela dès la naissance pour éviter des complications notamment rénales. Le suivi urologique est également indispensable tous les deux ans pour effectuer un bilan urodynamique mais un suivi pluridisciplinaire est aussi très important pour permettre aux enfants atteints de vivre une vie quasi normale.