
Le CNGOF vient de publier un communiqué de presse mettant en garde contre une méthode de prédiction des accouchements qui semble être de plus en plus pratiquée : la méthode SIM 37. Mais quelle est cette méthode et pourquoi est-elle décriée ?
Le SIM 37 : un simulateur d’accouchement par voie basse ou césarienne
Le SIM 37 est un examen médical, qui est peut être proposé au 8ème mois de grossesse et qui permettrait de prédire les chances d’un accouchement par voie basse ou le recours à une césarienne. Cette méthode est basée sur les données de l’imagerie médicale par résonance (IRM). Un logiciel spécifique permet de calculer en fonction des images obtenues par l’IRM, les caractéristiques morphologiques de la future maman et du bébé dans le but d’établir une évaluation des chances d’accouchement par voie basse.
Problème, comme le souligne le CNGOF et de nombreux gynécologues et professionnels de santé, cette méthode ne repose sur aucun fait scientifique valide. Ainsi, le CNGOF souligne qu’il n’y a, à l’heure actuelle, « aucune preuve scientifique justifiant de proposer cette méthode aux femmes enceintes. » Le CNGOF précise également que « ce procédé n’a jamais fait l’objet d’une évaluation pertinente et sérieuse. Il n’existe aucune étude publiée dans des revues à comité de lecture permettant de vérifier les hypothèses proposées ».
Le CNGOF dénonce également le coût exorbitant de cette pratique (aux alentours de 900 euros) et rappelle que chaque accouchement est une expérience extraordinaire et qu’aucune méthode ne peut prédire s’il va se dérouler par voie basse ou par césarienne.
L’équipe de Sim37 a de son côté, précisé en réponse au communiqué du CNGOF, que cette méthode était en cours de validation scientifique et a expliqué que l’objectif du SIM37 était d’améliorer la préparation à l’accouchement et idéalement de réduire le nombre de césariennes en urgence ou inutiles.
En France on pratique moins de césarienne
Les récentes données de l’étude Euro-Peristat montrent que la France se situe dans la moyenne basse au sein de l’Europe des accouchements par césariennes. En effet, l’hexagone comptabilise environ 21% de césarienne alors que la moyenne européenne est de 25%.
La césarienne peut être utile quand les conditions d’accouchement ne sont pas favorables à l’accouchement par voie basse. La France a fait de nombreux progrès dans la pratique des césariennes puisque seulement 59% de césariennes sont pratiquées en cas d’antécédent de césariennes, 75% de césariennes sont pratiquées en cas de présentation par le siège et 54% de césariennes pratiquées en cas de grossesses multiples.
Chaque accouchement est différent et l’équipe médicale est là pour que ce moment se passe le mieux possible. N’hésitez pas à en parler à votre sage-femme ou votre gynécologue pour avoir toutes les informations nécessaires afin de profiter au mieux de votre grossesse.