L’allaitement maternel peut protèger bébé de l’asthme, c’est ce que des chercheurs de l’hôpital universitaire pédiatrique, en collaboration avec l’université de Bâle, basée en Suisse, en ont conclu en réalisant une étude présentée à l’occasion du congrès international 2016 de l’European Respiratory Society’s International, qui s’est tenu du 3 au 7 septembre à Londres, au Royaume-Uni.
Allaiter bébé comporte de nombreux bienfaits, que ce soit pour un bébé né à terme ou un bébé né prématuré. Ce n’est pas une nouvelle. Une précédente étude avait montré que le lait maternel était également bénéfique pour les grands prématurés, et réduirait aussi leurs problèmes respiratoires. Cette fois-ci, nourrir bébé au sein pourrait le protéger des symptômes respiratoires de l’asthme, appellés les « crises d’asthme ». Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont suivi 368 nouveau-nés, présentant une caractéristique génétique prédisposant à l’asthme : la variation de l’expression des gènes se situant sur le chromosome 17, et appelés 17q21. Les bébés qui les possèdent présentent tous des dispositions à développer une respiration sifflante, davantage quand ils sont exposés à certains facteurs environnementaux comme la poussière, le pollen, les acariens, les poils d’animaux, mais aussi la fumée de la cigarette, ou encore la pollution atmosphérique. Les chercheurs ont alors souhaité savoir si le lait maternel pouvait modifier la variation de l’expression de ces gènes.
Le lait maternel protègerait bébé de l’asthme
Résultats ? Parmi ces 368 nourrissons, ceux qui étaient allaités ont 27% de risques en moins de développer des symptômes respiratoires et ainsi de devenir asthmatique. Au contraire, les bébés qui n’étaient pas nourris au sein avaient plus de risques de le devenir. À ce sujet, le médecin Olga Gorlanova, qui travaille à l’hôpital universitaire pédiatrique de Bâle, a déclaré : « Notre étude met en évidence que celle-ci peut être modifiée par l’allaitement », avant de poursuivre : « C’est la première fois que nous sommes capables de montrer que l’effet du variant génétique 17q21 sur les systèmes respiratoires au cours de la première année de vie dépend du mode d’alimentation. » L’experte a également précisé que d’autres études seront menées afin de confirmer cette conclusion. Comme le précise le compte-rendu de cette étude, l’allaitement minimise de 27% le risque de développer de l’asthme mais n’est pas une recette magique non plus. Voilà qui rassurera aussi les mamans qui n’allaitent pas leur bébé.
L’asthme, qu’est-ce-que c’est ?
L’asthme est une maladie chronique, caractérisée par une inflammation plus ou moins importante des voies respiratoires (dans les bronches, petites bronches et bronchioles). Les personnes asthmatiques ont alors du mal à respirer, ont une respiration sifflante mais aussi une sensation d’oppression dans la poitrine. Cette maladie se manifeste par une « crise » où les symptômes viennent s’aggraver et où la personne n’arrive plus à respirer normalement. Elle peut alors être soulagée par des médicaments.
Quels sont les bienfaits du lait maternel ?
D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le lait maternel est ce qui convient le mieux aux nourrissons. En effet, il stimule son développement physique et intellectuel et contient des protéines parfaites pour bébé. Il fournit également des minéraux et des vitamines qui lui sont nécessaires.
Mais en plus de lui apporter des bienfaits nutritionnels, le lait maternel protège votre petit bout. En effet, en allaitant, bébé souffrira en principe moins d’anémie, de gastro-entérites, de diarrhées, de maladies des voies respiratoires, de rhumes, d’otites et de méningites. Il sera également un peu plus protégé contre l’obésité à condition évidemment que l’hygiène de vie au cours de la petite enfance tienne compte de règles diététiques et propose suffisamment d’exercices physiques, mais aussi du diabète et autres maladies chroniques. L’OMS recommande un allaitement maternel « exclusif » (lait maternel seul, avec éventuellement de l’eau et des jus de fruits) jusqu’à l’âge de 6 mois puis partiel jusqu’aux 2 ans de bébé.
Toutefois, l’allaitement demeure une recommandation, non une obligation : un bébé qui n’est pas nourri au sein peut être, bien sûr, en aussi bonne santé qu’un autre bébé allaité.