Une récente étude allemande a rassemblé les données de 2013 sur 1433 nouveau-nés grands prématurés de 22 à 31 SA+6j dans 48 centres de néonatalogie afin de comprendre les bienfaits du lait maternel sur la diminution des risques de pathologies lourdes liées à la grande prématurité. Notamment la dysplasie broncho-pulmonaire (affection chronique des poumons fréquemment retrouvée chez les grands prématurés), l’entérocolite (perte de tissus dans la muqueuse intestinale) et la rétinopathie (affection qui touche la rétine).
L’étude a donc été portée sur les besoins des grands prématurés (moins de 32 SA et pesant moins de 1,5 kg) dont dépendent l’évolution post-natale et les éventuelles complications.
Une étude comparant plusieurs méthodes d’alimentation
De nombreux apports caloriques doivent être fournis au bébé s’il souffre de dysplasie broncho-pulmonaire car cette affection entrave la croissance des poumons. La restriction en eau, la nutrition parentérale et entérale précoces (techniques d’alimentations artificielles pour administrer un aliment au bébé sans passer par la bouche) sont également associées à l’incidence de cette affection.
Néanmoins, l’étude s’est basée sur trois techniques de nutrition pour bien comprendre l’apport du lait maternel sur ce type de pathologies. Ainsi, le lait maternel exclusif puis supplémenté en protéines, le lait infantile exclusif et l’alimentation mixte ont été les trois méthodes retenues pour comprendre l’évolution chez les bébés concernés. Une donnée supplémentaire est à prendre en compte : les mères allaitantes étaient plus âgées que les mères ayant recours au lait infantile (32 ans contre 29 ans). Les indices de risque clinique étaient identiques dans les deux cas.
Les bébés nourris au lait maternel ont reçu une alimentation entérale avant ceux nourris au lait infantile mais leur poids a diminué davantage. La différence entre le poids de sortie et le poids de naissance était également plus importante. En dépit d’une croissance plus lente, le lait de la mère ayant un rôle antioxydant a pu avoir un effet favorable sur d’éventuelles complications inflammatoires.
Le lait maternel lutte contre certaines affections
Les résultats de l’étude sont donc clairs : les enfants exclusivement nourris au lait maternel ont eu un risque de dysplasie broncho-pulmonaire moindre. Ceux-ci ont également eu moins d’entérocolites et de rétinopathies. En revanche, l’alimentation avec un lait infantile a été associé à une augmentation des complications inflammatoires dans ces trois types de pathologies précédemment énumérées.
En conclusion, il est clair que l’étude a révélé une croissance plus faible chez les bébés nourris au lait maternel mais leur risque de dysplasie broncho-pulmonaire et des deux autres pathologiques est moins élevé que les bébés ayant été nourris au lait infantile. Une avancée médicale en plus qui pourra rassurer les mamans qui souhaitent allaiter leur bébé à la naissance. Et si cela n’est pas possible, reste la solution des banques de lait maternel. Soulager la souffrance des grands prématurés en réduisant les incidences de pathologies graves, voilà une bonne motivation pour tirer son lait et l’offrir au lactarium près de chez soi, non ?