C’est une avancée sociale qu’il ne faut pas négliger : tous les frais annexes liés à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) seront, dès le 1er avril, entièrement pris en charge par l’Assurance maladie. Cette annonce officielle vient d’être publiée au Journal officiel et comprend notamment les consultations, les analyses biologiques ou les échographies dont une femme enceinte doit avoir recours si l’avortement est décidé ou doit se décider. Une grande avancée donc qui permettra aux femmes concernées de mieux appréhender cette étape.
Un meilleur suivi médical remboursé et qui rassure
En France, environ 220 000 avortements sont pratiqués chaque année selon les chiffres de 2011 du ministère de la Santé. Ce chiffre se stabilise depuis 2006 après une hausse constante entre 1995 et 2006 grâce à une meilleure couverture contraceptive des françaises. Néanmoins, les inégalités sociales et régionales persistent et dénotent une forte concentration d’IVG dans les DOM, en Île de France et dans le sud de la France. Le phénomène est d’autant plus récurent que 33% des femmes françaises avortent au moins une fois dans la vie. Le pourcentage passe à 9,5 pour celles qui pratiquent une IVG deux fois.
Mais un grand pas vient d’être franchi par le gouvernement et notamment grâce à la loi officiellement applicable ce 1er avril prochain. Les nouvelles mesures décidées par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, comprennent notamment la prise en charge à 100% des consultation des examens mais aussi des échographies et la consultation du recueil de consentement. Depuis 2013, seule l’intervention volontaire de grossesse en elle-même était remboursée entièrement par l’Assurance maladie. Grâce à ces multiples remboursements, il faut espérer que les femmes désirant mettre à un terme à leur grossesse aient de plus en plus recours à ces suivis annexes afin d’être mieux renseignées et plus rassurées…
A noter également que la loi de santé promulguée supprime définitivement le délai de réflexion accordée aux femmes enceintes allant jusqu’à 7 jours. Désormais, seules les mineures bénéficient de ce délai de réflexion mais uniquement pendant deux jours.
Renforcer la proximité des médecins
Une autre notion présente dans la loi mérite que l’on s’y arrête quelques instants : les prix des forfaits pour une IVG instrumentale sans anesthésie générale pratiquée en ambulatoire sont désormais plafonnés à 463,25 euros. Il en va de même lorsque le médecin reçoit le consentement d’une patiente pour pratiquer une échographie d’investigation préalable à l’invention. Cette intervention est désormais plafonnée à 35,65 euros.
La loi tient également à renforcer l’offre de proximité. Les médecins qui exercent dans des centres de santé français peuvent désormais réaliser une IVG instrumentale pour ne pas limiter l’offre aux IVG médicamenteuses. Autre avancée, les sages-femmes pourront, à partir du 1er avril, réaliser également des IVG médicamenteuses.