Les bébés lotus sont de plus en plus répandus, d’après le journal australien Women’s Weekly… Bébé lotus ? Un joli mot pour une pratique qui peut encore sembler étrange : ne pas couper le cordon ombilical de son bébé après l’accouchement, mais attendre qu’il tombe tout seul, 3 à 10 jours après la naissance. Certains parents pensent en effet que couper le cordon est une forme de traumatisme et un facteur de stress pour le bébé. Mais cette pratique est-elle vraiment conseillée par les sages-femmes et les médecins ?
Avoir un bébé lotus : un défi logistique
Le Women’s Weekly a rencontré Kim Vale’s, une maman qui a choisi une « naissance lotus » pour sa fille. Kim leur a expliqué qu’il n’était pas forcément facile de manier un bébé relié à un placenta : il faut déplacer à la fois le bébé et le placenta, et faire attention à ce que le sac contenant le placenta ne tombe pas. « On prenait tellement de précautions que je pense que cela a aidé notre bébé à rentrer dans le monde en douceur ». D’après elle, son bébé était très calme et ne pleurait pas beaucoup.
Avoir un bébé lotus lui a cependant demandé de nombreux efforts sanitaires : pour que le placenta ne pourrisse pas et ne sente pas mauvais, il faut le saler, l’envelopper dans des draps propres, avec éventuellement des fleurs séchées…
Garder le cordon : des bienfaits médicaux ?
Si avoir un bébé lotus peut poser des problèmes d’organisation, le jeu en vaut-il la chandelle ? Ne pas couper le cordon, est-ce vraiment profitable pour bébé ? La pratique ne fait pas l’unanimité dans le monde médical : ses bienfaits sont encore incertains. Philippe Deruelle, professeur en obstétrique, a ainsi déclaré sur le site de L’Obs que ne pas couper le cordon des prématurés immédiatement pouvait être bénéfique, car cela leur permet de bénéficier de l’apport en sang du placenta. De même, cela peut être profitable aux nouveau-nés n’ayant pas assez de globules rouges ou d’hémoglobine.
Mais pour le professeur, les bienfaits du placenta s’arrêtent là : il n’y a pas d’interactions entre le placenta et le cordon, il est donc inutile de laisser le bébé relié au placenta. Par ailleurs, manger le placenta n’est pas non plus efficace : ce dernier n’a pas de propriétés nutritionnelles particulières. « Le placenta serait plus un grigri qu’autre chose », conclut-il.
Un effet grigri peut être un peu cher payé, étant donné qu’il rend le bébé moins maniable, et peut donc limiter ses interactions avec ses proches. Pour ne pas gâcher les propriétés du placenta et du cordon, peut-être est-il préférable d’en faire don ? Le sang du cordon contient des cellules-souches qui peuvent être utilisées pour soigner les enfants atteints de maladies du sang, comme la leucémie…