L’autisme pourrait être décelé plus rapidement. Des chercheurs français ont analysé qu’un marqueur de l’autisme se trouvait dans un pli du cerveau. Une avancée pour les personnes atteintes de ce handicap ?
Si l’autisme est diagnostiqué bien plus en amont, les patients seront bien mieux suivis, médicalement parlant. Selon les chercheurs du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) d’Aix-Marseille Université et de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, il existerait un marqueur de l’autisme dans un pli du cerveau. Ce marqueur peut être découvert à l’aide d’un IRM et dès l’âge de 2 ans !
Dans un communiqué, le CNRS a alors déclaré : « Nous avons découvert que, dans l’aire du langage et de la communication (aire de Broca), la profondeur maximale d’un sillon était moindre chez les enfants atteints d’autisme. » Cette étude, publiée dans la revue médicale américaine Biological Psychiatry : Cognitive Neurosciences and Neuroimaging, est une découverte importante, notamment pour les futures mamans.
102 cerveaux analysés
Afin de parfaire cette étude, les chercheurs ont observé au total 102 enfants, tous âgés de 2 et 10 ans. Ils ont divisé ces enfants en trois groupes : ceux atteints d’autisme typique, ceux atteints de trouble envahissant du développement non spécifié et ceux dépourvus de troubles du spectre autistique. Résultat ? L’aire de Broca, dite dans le communiqué, était moins profonde chez les enfants atteints du handicap que chez les autres enfants. Les chercheurs expliquent que moins le pli est profond et plus le langage en pâtira.
Interviewée par La Croix, Christine Deruelle, la directrice de recherche a déclaré : « A l’heure actuelle, le diagnostic n’est posé que sur la base de signes cliniques, à partir de l’observation des enfants et d’entretiens avec leurs parents, et en moyenne à l’âge de 4 ans et demi. » Avant d’ajouter, très optimiste : « On gagnerait donc deux ans, ce qui permettrait probablement de personnaliser les soins visant à développer leur langage et leurs compétences, à adapter leur comportement et à gérer leurs émotions ». Récemment, on en apprenait plus sur les causes de l’autisme, qui seraient liées à un neurotransmetteur. La difficulté d’assimiler l’acide gamma amino butyrique (GABA) serait l’un des symptômes annonciateurs du handicap.
Quels sont les facteurs de ce handicap ?
Il y a quelques semaines, on apprenait que prendre des antidépresseurs durant la grossesse pouvait accentuer le risque d’autisme chez l’enfant. Mais le simple fait d’en prendre ne conduit pas à l’autisme, évidemment. Ce handicap a des causes multifactorielles, on peut par exemple nommer les antécédents familiaux, l’âge des parents, la dépression mais aussi les facteurs environnementaux. Depuis plusieurs années, en France, les cas d’autisme sont en forte hausse. En effet, en 2006, 4 enfants pour 10 000 étaient atteints de l’autisme. Alors qu’en 2015, 100 enfants étaient atteints sur un panel de 10 000 (sources Association Vaincre l’autisme). A peine dix ans après, et on trouve des chiffres qui ont été multipliés par 25 !