D’après le dernier baromètre de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), rendu public le 17 janvier, plus de six Français sur dix, âgés de 18 à 24 ans, seraient favorables à un allongement du congé paternité. Depuis 2002, les pères peuvent bénéficier d’un congé paternité de 11 jours, en plus des 3 jours accordés par le Code du Travail.
Qui prend le congé paternité ?
En France, depuis 2002, les pères peuvent bénéficier d’un congé paternité. Pour y avoir droit, il faut que le père ait travaillé pendant un an ou ait perçu une allocation-chômage sur la même durée. Il peut aller jusqu’à 18 jours en cas de naissances multiples.
En 2013, 7 pères sur 10 avaient demandé à en bénéficier. Mais il existe des différences en fonction de l’emploi. En effet, on observe que 9 pères sur 10 qui travaillent dans le secteur public prennent leur congé paternité.
À l’inverse, les pères travailleurs indépendant ou ayant un emploi précaire, ne sont que 3 sur 10 à le prendre. À noter que les mamans étant dans le même cas ne sont que 6 sur 10 à prendre leur congé maternité.
Le baromètre montre également, que le congé paternité est plus systématique, au sein des familles où les tâches sont partagées. Quand les deux parents travaillent, les pères prennent plus souvent leur congé paternité et sont plus impliqués dans les tâches familiales. En revanche, si la mère ne travaille pas, les pères prennent moins souvent leur congé paternité et ont tendance à être moins impliqués dans les tâches familiales.
Les parents favorables à l’allongement
D’après les chiffres du baromètre, 38 % des Français jugent le congé paternité trop court, contre 33 % pour le congé maternité. Mais ces chiffres atteignent 63 % chez les jeunes de 18 à 24 ans, mais descendent à 19 % des 50 ans ou plus.
Parmi les parents d’enfants de moins de 3 ans, 56 % seraient favorables à l’allongement du congé paternité. Et parmi eux, 47 % estiment aussi que le congé maternité est trop court. Un chiffre de plus en plus élevé et qui montre la volonté des pères à s’impliquer d’avantage dans l’éducation de leurs enfants.
En septembre, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales préconisait d’allonger le congé paternité à deux ou trois semaines et de le rendre en partie obligatoire, afin d’augmenter le nombre de pères qui en bénéficierait.
Le congé paternité en Europe
Si l’on compare le congé paternité en France, à celui de certains de nos voisins européens, on peut dire que notre pays est un peu en retard. Ainsi, depuis juin 2018, en Espagne, les pères et les mères, bénéficient de 16 semaines de congé.
Dans les pays scandinaves, les congés paternité et maternité peuvent aller jusqu’à 480 jours en Suède pour les deux parents. En Norvège, le congé paternité est de 112 jours pour le père contre 315 pour la mère. On peut dire qu’ils sont généreux !