
Pris en charge tôt, le strabisme convergent se corrige sans peine et parfois avec un traitement surprenant : la toxine botulique ! Depuis quelques années, la toxine botulique est utilisée en alternative à la chirurgie, soit pour éviter le recours à une opération du strabisme, soit pour la retarder. Il s’agit d’une injection sans danger qui ne laisse pas de trace sur les muscles à terme, et qui est réalisée sous microscope au niveau des muscles droits médiaux, très tôt, entre 9 mois et 2 ans, sous anesthésie générale. Ce traitement permet parfois un rééquilibrage naturel des globes oculaires. Quand il se révèle insuffisant ou sans effet, il faut envisager la chirurgie, vers la fin de la petite enfance.
Dépistage précoce obligé
Heureusement, la plupart des enfants atteints de strabisme n’ont pas à subir des traitements aussi lourds si le dépistage a été précoce. « Mais, à partir de 4 mois, il faut être vigilant, précise le Dr Lyonel Rossant, pédiatre. À ce stade, le strabisme peut être facilement corrigé. C’est important, parce que, après 6 mois, le cerveau va neutraliser les informations provenant d’un œil pour ne conserver que celles de l’autre. À terme, l’enfant risque de perdre l’acuité visuelle de l’œil neutralisé et sera donc amblyope. » Un défaut visuel qui, traité trop tard, sera irréversible à partir de l’âge de 6 ans. Le dépistage précoce est donc impératif.
Une rééducation dès 6 mois
Le traitement consiste à porter, dès l’âge de 6 mois, des lunettes équipées d’un cache amovible pour faire travailler les yeux en alternance. Même corrigé tôt, le strabisme nécessite une surveillance sérieuse pendant l’enfance car jusqu’à 10 ans une rechute est possible. Une surveillance des yeux qui passe par le port de lunettes et des séances d’orthoptie régulières. Un traitement contraignant mais qui améliore rapidement la qualité de vie de l’enfant.
5 choses à savoir sur la toxine botulique
Pour qui ?
Les enfants atteints de strabisme convergent précoce à grand angle.
Comment ?
Une à trois injections à 6 mois d’intervalle sous anesthésie générale.
Quand ?
Entre 9 mois et 2 ans.
Quelle action ?
Paralysie des muscles hyperactifs pour encourager le redressement naturel au fur et à mesure que la paralysie disparaît.
Quelles complications ?
Quasiment aucune sauf un effet secondaire passager (paupière affaissée les 15 premiers jours).