Garde des aînés compliquée, contraintes professionnelles du futur papa, peur de la douleur… Les raisons ne manquent pas pour préférer une césarienne programmée à un accouchement inopiné par voie basse. D’où la résolution de la Haute Autorité de Santé (HAS) d’émettre des conseils de bonne pratique, tant en direction du corps médical qu’en direction des futures mamans. Le but : limiter la césarienne aux situations qui la nécessitent vraiment. Testez vos connaissances sur les raisons qui décident d’une césarienne.
Nécessaire en cas d’utérus cicatriciel
Faux. Ben non, l’utérus cicatriciel n’est pas en lui-même une indication de césarienne programmée. L’équipe médicale est invitée à étudier les compte-rendu des interventions antérieures sur l’utérus afin de choisir le mode d’accouchement le plus adapté. Et si les compte-rendu n’existent pas ? En cas d’utérus bi-cicatriciel, le choix se fait au cas par cas. Ceci étant, il existe des exceptions. En cas de cicatrice verticale sur l’utérus avec extension plus ou moins longue sur le segment inférieur, la césarienne est pratiquée d’office. Et en cas d’antécédent de trois césariennes, le recours à l’accouchement par voie basse est proscrit d’office.
Quasi systématique en cas de grossesse multiple
Faux. Une grossesse gémellaire avec le premier bébé en céphalique et le second en siège n’est pas une indication de césarienne programmée. Il n’y a pas d’exception prévue à ce principe en l’absence d’utérus cicatriciel et en cas d’accouchement à terme (37SA et plus). Mais la décision finale, prise au cas par cas, dépend évidemment de l’évaluation des risques par l’obstétricien.
Obligatoire en cas de présentation en siège
Faux. La présentation par le siège n’est pas une indication de césarienne programmée tant que la pelvimétrie et l’estimation des mensurations du fœtus, ainsi que l’absence de déflexion de la tête fœtale (angle obtus en situation normale qui deviendrait aigu), permettent d’envisager la voie basse. Mais des exceptions sont possibles si la future maman semble hostile à la voie basse : la césarienne peut être décidée, après que des manœuvres externes aient été proposées pour amener le fœtus à se retourner. En cas de pelvimétrie défavorable, de déflexion de la tête du bébé, la césarienne s’impose. L’équipe médicale doit tout de même vérifier par échographie la persistance de la présentation en siège avant l’accès au bloc opératoire.
Fréquente en cas de gros bébé
Vrai. En l’absence de diabète, la macrosomie n’est pas en elle-même une indication systématique de césarienne programmée, même sur un utérus cicatriciel. Mais si l’échographie laisse penser que bébé atteint 5 kg, la césarienne s’impose. Les mesures à l’échographie n’étant qu’une estimation, l’obstétricien peut décider d’une césarienne en tenant compte des autres critères liés à la pathologie et au contexte obstétrical. De même, en cas d’antécédents de dystocie des épaules (les épaules ne s’engagent pas alors que la tête est passée), la césarienne peut être envisagée, voire systématique en cas d’antécédents de paralysie du plexus.
Fréquente en cas d’herpès
Vrai. En cas de première infection par l’herpès après 35SA, la césarienne doit être programmée à partir de 39SA. En revanche, en cas de récurrences herpétiques pendant la grossesse, la césarienne n’est pas systématique.
Acceptée pour convenances perso
Vrai. Mais la demande peut être exprimée… mais pas forcément exaucée ! L’équipe médicale doit proposer un accompagnement personnalisé pour aider la future maman à envisager l’accouchement à terme par voie basse et lui expliquer les risques encourus avec la césarienne. Si la future maman maintient son exigence, le médecin a le droit de refuser de l’effectuer mais doit alors l’orienter vers un confrère.