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Neuf Mois pour les sages-femmes 9Love - L'Eshop GrossesseLes meilleures mutuelles grossesse

Je suis devenue maman célibataire lorsque mon compagnon est devenu alcoolique

Hello la communauté Neuf Mois, moi c’est Alice ! Quand nous avons découvert que j’étais enceinte, nous n’avons pas trop su quoi faire au départ. On était dans une situation assez précaire, au RSA tous les deux, la raison nous disait de ne pas garder ce bébé, mais le cœur nous disait autre chose. Nous n’étions pas ensemble depuis très longtemps, mais nous nous aimions beaucoup. Après avoir longuement hésité, on a fini par décider de le garder. Le futur papa voulait autant que moi, voire même plus (au départ !), avoir cet enfant. Nous étions très heureux, très émus de le voir à chaque échographie. Le futur papa était exemplaire, il m’accompagnait à chaque rendez-vous mensuel chez la sage-femme, posait spontanément ses mains sur mon ventre. J’étais pleine de bonheur lorsque je le voyais si présent, tellement prêt et désireux d’avoir ce bébé… alors que je savais que pour d’autres futurs papas c’était bien plus compliqué, qu’ils n’arrivaient pas à s’impliquer entièrement, j’étais ravie de le voir si enthousiaste aux échographies, rassurée qu’il parle tous les jours à mon ventre. J’ai pensé plein de fois que j’avais beaucoup de chance de l’avoir dans ma vie, qu’il était déjà un papa idéal…

6 mois de grossesse et un déménagement qui ne se passe pas très bien

Seulement voilà, dans la vie il n’y a pas que les paroles, les actes comptent aussi. Nous avons réussi à déménager dans le sud, malgré nos difficultés financières, dans une petite ville bien plus calme que là où nous vivions avant (centre-ville de Grenoble, bruyant et pollué). Nous voulions offrir un meilleur cadre de vie à notre enfant, qu’il puisse jouer dans la campagne. Peu avant notre déménagement, alors que je commençais mon 6ème mois de grossesse, mon ex-conjoint a commencé à perdre pied. Il s’est mis à boire beaucoup trop, à casser les objets quand il piquait des crises de colère, à me faire peur. Il s’est même cassé le poing en tapant sur une table et a dû se faire opérer. Il n’arrivait pas à assurer le déménagement, il était submergé par ses angoisses et son addiction à l’alcool, il a fallu que je m’occupe de presque tout, alors que j’étais déjà bien fatiguée par ma grossesse.

Malgré ses 11 ans de plus que moi, j’ai dû gérer presque toute l’organisation seule, la location du camion, les papiers pour le nouvel appartement, les changements d’adresse, les démarches auprès de la CAF, etc… Bien sûr il a porté la plupart des cartons, car ce n’est pas trop recommandé quand on est enceinte, mais il était tellement angoissé à l’idée de déménager qu’il buvait de plus en plus et j’étais bien obligée de finir les cartons et le ménage, seule quand il s’écroulait ivre sur le lit. J’ai eu beaucoup de contractions à cause de ces efforts physiques (on vivait au 4ème étage sans ascenseur). Je l’excusais et le plaignais même, me disant que c’était terrible d’être angoissé à ce point et que ce n’était pas sa faute s’il buvait trop. Finalement, le déménagement a eu lieu, c’était très fatigant, surtout pour moi qui ai dû conduire sur 600 km (mon ex-conjoint n’avait pas le permis). Je pensais que les choses s’arrangeraient dans notre nouvel appartement. C’était un très beau T3, neuf, lumineux et confortable. Deux fois plus grand que celui qu’on laissait à Grenoble. Il y avait une pièce qui serait la chambre du bébé, et même un jardin. Bref, l’endroit parfait pour un nouveau départ.

Enceinte, mon compagnon sombre dans l’alcoolisme

Mon conjoint s’est mis à boire de plus en plus, et à devenir de plus en plus méchant quand il buvait. Il s’excusait quand il redevenait sobre et calme, mais il était plus souvent saoul, et ce dès le matin. Et de plus en plus en colère, même quand il était sobre. J’ai découvert qu’il me mentait sur pas mal de choses, sur les cachets qu’il prenait, sur les démarches administratives qu’il n’avait pas encore faites. Plein de petits mensonges, mais il n’arrivait pas à s’en empêcher, c’était presque pathologique. Il est parti chez sa mère quelques jours, après une grosse dispute (la première dispute de toute notre histoire où on ne s’est pas parlé pendant plusieurs jours). Ça a été très dur car ça s’est passé seulement trois jours après notre emménagement, et j’étais très malheureuse d’être seule dans notre appartement alors que j’avais tellement attendu d’y être avec lui pour fonder notre nid d’amour. J’aurais dû être très épanouie, après tout ce stress du déménagement, mais du coup tout mon bonheur a été gâché… J’ai beaucoup pleuré, je culpabilisais énormément que mon bébé sente ma tristesse, mais je n’arrivais pas à me calmer malgré tous mes efforts. Quand il est revenu, il m’a juré, en larmes, qu’il allait faire des efforts, qu’il avait eu très peur de nous avoir perdu le bébé et moi.

Pourtant, ça a été de pire en pire. Il passait ses journées devant la télé, à boire en cachette, il devenait de plus en plus odieux, et de plus en plus fainéant. J’étais oppressée en permanence, je me levais le matin en ayant peur de le trouver saoul. J’ai essayé de l’emmener chez le psy, chez l’addictologue… Il ne faisait plus rien de lui-même, comme s’il redevenait enfant. J’ai même dû l’amener chez le dentiste pour qu’il prenne rendez-vous car il semblait incapable de le faire de lui-même. J’étais alors enceinte de 8 mois et je n’en pouvais plus de tout faire à sa place. Il ne m’a pas aidée du tout à acheter les affaires du bébé, il n’a même pas voulu monter le lit de bébé qu’on m’avait donné. Après une dispute, il a fini par essayer mais a arrêté car les vis n’étaient pas les bonnes… Et n’a jamais cherché à aller en acheter ensuite. Il ne voulait pas travailler mais ne voulait pas m’aider à organiser l’arrivée du bébé non plus. Je devais tout faire seule, alors que j’étais enceinte de 8 mois et très fatiguée. J’essayais de l’aider à lutter contre son alcoolisme et sa violence, je l’ai poussé à prendre rendez-vous avec un addictologue, je le conduisais chez le psy toutes les semaines, je le laissais boire sans aucun commentaire pour ne pas qu’il boive en cachette, je le comprenais et restais toujours gentille avec lui, le plaignant même. Mais ça ne l’empêchait pas de boire en cachette quand même, et de devenir toujours plus méchant et odieux. Même les moments où il était sobre il commençait à devenir méchant. Il ne voulait plus qu’on fasse l’amour, sauf quand il avait bu, mais c’était affreux pour moi car je ne le reconnaissais pas dans ces moments-là, et puis il me faisait mal.

Le comportement de mon ex-compagnon pendant ma grossesse

Finalement, un jour où nous devions aller chez la sage-femme pour le cours de préparation à l’accouchement, je me suis rendue compte sur le trajet qu’il était complètement saoul. J’ai arrêté la voiture, parce que je ne pouvais pas l’amener dans cet état chez ma sage-femme. Ça m’a brisé le cœur qu’il ne puisse pas faire l’effort de ne pas boire juste deux petites heures dans la semaine, surtout que c’était le cours où on apprend les positions à prendre pendant le travail, ce que peut faire le papa pour aider la maman. C’était vraiment le moment où il ne fallait pas boire ! Il est sorti furieux de la voiture, et il est parti… je suis allée seule chez la sage-femme, où j’ai fait semblant que tout allait bien, après avoir séché mes larmes. Au retour, quand je suis repassée là où il était sorti de la voiture, il n’était plus là. Le problème était que la sage-femme était à 35 km de notre appartement et qu’il n’avait pas de moyen de transport, donc je ne savais pas comment il avait pu rentrer. Je suis rentrée chez moi mais il n’était toujours pas là, il est rentré 4 heure et demie plus tard, j’étais sortie me promener quand je l’ai vu en train de défoncer les volets roulants de notre appartement à coups de pied… car il n’avait pas la clé. J’ai regardé mon portable, il n’avait même pas essayé de m’appeler. Ensuite, il m’a hurlé dessus, m’a dit qu’il n’en pouvait plus de moi, de l’appartement et du bébé. C’était horrible, il ne m’avait jamais dit des choses si méchantes, il a dit qu’il s’en fichait complètement de son fils, et d’autres horreurs que je ne veux même pas répéter. J’étais en larmes, j’essayais désespérément de me calmer parce que j’avais peur que mes sanglots fassent du mal à mon bébé, mais c’était tellement dur de voir l’homme que j’aimais, qui avait été si doux par le passé, devenir méchant et insensible. C’était comme s’il s’était soudain transformé en quelqu’un d’autre, quelqu’un que je ne connaissais pas… Il n’a pas versé une seule larme, pourtant c’est quelqu’un de sensible normalement, il pleure devant les films, il pleure quand on parle de son addiction à l’alcool, il a pleuré des tas de fois devant moi…

Mais ce soir-là, face à mon désespoir, il est resté totalement froid, totalement étranger à ma peine. Je lui ai demandé ce que j’avais fait pour mériter ça, et il m’a dit que je n’y étais pour rien, que c’était lui qui n’en pouvait plus. Je lui ai demandé pourquoi il était alors si méchant avec moi, pourquoi il me disait des horreurs sur notre bébé, et il n’a pas su me répondre mais a quand même continué à crier. Il est resté dormir une dernière nuit. Je n’ai pas dormi de la nuit évidemment, contrairement à lui que j’entendais ronfler profondément dans la pièce d’à côté. Le lendemain, j’avais un maigre espoir que, de nouveau sobre, il retrouve la raison. Je me suis levée quand je l’ai entendu se réveiller et préparer ses affaires. Il allait partir sans rien me dire. Mais, et c’est là que ça a été le plus horrible, il était encore pire sobre ! C’était incroyable de le voir comme ça, si méchant, si dur, me crier à la figure qu’il s’en fichait de son fils ! Lui qui avait joué à la perfection le rôle du futur papa doux et sensible pendant ces 8 mois. Il était complètement enragé, continuait à dire qu’il ne me reprochait rien, mais devenait de plus en plus méchant jusqu’à m’attraper les deux bras et me menacer de me « défoncer la tête » en me secouant violemment. Je n’arrivais pas à croire qu’il ait pu me faire ça… à à peine un mois de l’accouchement ! J’avais l’impression de découvrir une autre personne, que ça ne pouvait pas être lui, lui qui était avant si doux, si gentil, être violent envers une femme enceinte !

Je suis devenu une future maman célibataire

Il est parti et ne m’a pas donné de nouvelles pendant 15 jours… J’en ai eu via son père, qui, heureusement, me demandait régulièrement comment ça allait, me souhaitait bon courage. Il était désolé des actes de son fils. Psychologiquement ça a été important pour moi que le futur papy me soutienne. Mon ex-conjoint ne m’a recontacté que lorsqu’il a eu besoin de son numéro CAF pour faire ses démarches pour toucher son RSA, environ 15 jours après. Il ne m’a même pas demandé de mes nouvelles ou de celles du bébé. En plus de la tristesse et de l’abandon que je ressentais, je me sentais salie, trompée, oubliée… J’ai été très triste la première semaine, surtout que je n’avais aucune nouvelle de sa part. J’ai été voir un avocat pour voir ce que je pouvais faire pour me protéger de lui, et surtout protéger mon bébé. J’ai fait changer la serrure mais j’avais quand même peur qu’il revienne après l’accouchement, et que cette fois-ci ce soit mon bébé qu’il secoue dans tous les sens.

Je suis partie un week-end voir des amis, ça m’a changé les idées, moi qui avais passé deux mois enfermée dans l’appartement avec mon ex qui ne voulait rien faire d’autre que regarder la télé. J’ai recommencé à sortir, à voir des gens et ça m’a fait beaucoup de bien. Et ce qui a été merveilleux, c’est que mes amis, ma famille, surtout ma mère, ont été très présents pour moi. Ma mère m’a aidée à porter mes courses, à préparer la chambre du bébé, à laver et à ranger ses petits habits, à organiser son arrivée. Avec un ami à elle, ils ont récupéré toutes les affaires de mon ex pour les stocker chez elle, en attendant qu’il vienne un jour les chercher, car elles étaient dans le placard du bébé. Ça m’a énormément soulagé que tout soit enfin prêt pour le jour J, c’était vraiment un poids en moins. Et aussi de ne plus voir ses affaires qui me rappelaient sans cesse toute l’histoire, et qui prenaient beaucoup de place. On a enfin pu préparer la chambre du bébé, 3 semaines avant la date prévue d’accouchement. Elle a même fait un énorme travail de ménage dans l’appartement qui était tout propre après, ça m’a permis de faire le ménage aussi dans ma tête, que tout soit aussi propre.

Enceinte seule, j’ai vécu des moments difficiles, mais mon entourage a été d’une aide précieuse

Ce qui a été vraiment dur, c’est que deux jours à peine après le départ de mon ex, je suis allée à la maternité où je dois accoucher bientôt, pour la visite organisée des locaux. Il n’y avait que des couples amoureux qui se tenaient la main, et la sage-femme qui nous faisait la présentation nous disait des choses comme « et le papa se met ici pour tenir la main de la maman » ou encore « le mari peut aussi s’installer dans la même chambre que la future mère ». Ces rappels constants au papa étaient difficiles à entendre pour moi, mais je suis restée forte et j’ai réussi à ne pas fondre en larmes devant tout le monde. Je n’arrivais pas à m’empêcher de pleurer au début, malgré tous mes efforts, j’essayais de penser à autre chose, de sortir, de regarder des films, mais rien n’y faisait, j’étais trop choquée et trop triste. Je me sentais affreusement coupable de pleurer car j’étais persuadée que ça faisait du mal à mon bébé tous ces sanglots qui secouaient mon ventre. Le pire, c’était les gens qui me disaient « mais voyons pense à ton bébé, tu vas lui faire du mal à pleurer comme ça ! » Comme si j’avais besoin qu’on me fasse culpabiliser, comme si je pleurais sur mon propre sort, alors qu’en vérité j’étais justement tellement triste surtout pour mon bébé. Qu’il n’ait pas de papa !

Une sage-femme à l’écoute

Heureusement, j’allais une fois par semaine à un cours de préparation à l’accouchement en piscine, animé par une sage-femme de la PMI de ma ville. Elle a vu que je n’étais pas bien, et quand je lui ai raconté ce qu’il m’était arrivé, elle a été très gentille avec moi, et m’a proposé aide et écoute. Ça m’a fait beaucoup de bien d’avoir un témoignage de gentillesse après le choc que j’ai vécu. Elle m’a rassurée quant au fait que le bébé pouvait sentir ma tristesse, mais que ça ne lui ferait pas de mal. Elle me disait que c’était important que je parle à mon bébé, que je lui explique ce qui s’était passé, que je ne bloque pas mes émotions, et qu’il ne fallait pas que je m’inquiète de lui faire du mal. Parce que la tristesse ça fait partie de la vie, et qu’on doit bien préparer nos bébés à vivre dans ce monde, qu’on ne peut pas les protéger de tout.

Ma relation avec mon ex-compagnon

Mon ex refuse de me parler directement, ce qui est très humiliant… Il sait pourtant que l’accouchement est un moment où les problèmes psychologiques peuvent tout bloquer, ça aurait été important pour mon bien-être mental, et donc pour celui du bébé, qu’il essaye au moins de s’excuser, de m’expliquer, même en quelques mots, pourquoi il avait si subitement changé… Mais il refuse de me parler, sauf pour me demander de lui envoyer son courrier, ou son numéro CAF. Je n’ai pas eu droit à la moindre explication, à la moindre tentative d’excuse. Je me sens très bête de lui avoir fait confiance, d’avoir essayé de l’aider, de l’avoir tant aimé, alors qu’il m’ignore complètement aujourd’hui. J’ai appris par son père qu’il était entré en cure de désintoxication. Je ne sais même pas si je pourrais le prévenir de la naissance de son fils. J’essaye de ne pas être trop en colère contre lui car je ne veux pas que mon fils ait des parents qui se détestent, je pense que c’est trop triste pour un enfant de voir ça. Et je veux que mon bébé soit heureux. J’espère qu’il se fera soigner, et qu’il pourra voir son fils de temps en temps. Par contre, cette histoire m’aura appris à être un peu plus lucide, et donc je ne lui laisserai pas notre bébé seul à seul, il le verra pendant des visites surveillées, au moins jusqu’à ce qu’il puisse prouver qu’il ait changé, car il est trop instable et violent pour l’instant. Enfin… s’il souhaite le reconnaître, ce qui n’est pas sûr pour le moment.

Finalement, je crois que nous, les futures mamans, disposons d’une très grande force, car nous portons la vie, et que par amour pour un bébé on peut tout surmonter. Je pense aussi que le soutien de l’entourage est primordial dans ce genre de situation, et que les futures mamans à qui cela arrive devraient être épaulées par leurs proches, ou par une association si elles n’ont personne. Je souhaite bon courage à toutes les mamans du monde qui vivent des moments difficiles.

 

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