
Lors de la décennie écoulée, les alertes concernant les perturbateurs endocriniens ont tenu la vedette dans l’actualité santé. Mercure, plomb et bisphénol A sont impliqués dans les problèmes de fertilité des couples. Où en est-on aujourd’hui pour en préserver les enfants et les jeunes adultes (entre autre) ? Selon l’Institut national de veille sanitaire (InVS), ça va un peu mieux : trois polluants environnementaux, le plomb, le mercure et le bisphénol A, seraient en nette diminution.
Le bisphénol A, bon élève
Sans surprise, c’est le bisphénol A qui subit la plus forte baisse. L’exposition au BPA a été divisée par trois entre 2005 et 2011. Pour s’en convaincre, les chercheurs ont testés les urines de futures mamans lors de leur admission en maternité. Plus de 90% de celles-ci présentaient des concentrations détectables de BPA à hauteur de 0, 70µg/L. Entre 2003 et 2007, cette concentration atteignait 2,5 µg/L. Selon Laurence Guldner, qui coordonne le volet périnatal de l’étude InVS, la mobilisation autour du BPA dans les biberons, et plus généralement dans les contenants alimentaires, pourrait expliquer la baisse de ce polluant dans l’organisme des femmes enceintes. Une bonne nouvelle car le BPA a été reconnu comme menace avérée pour la fertilité masculine.
Le plomb : des résultats encourageants
En moyenne, le plomb est présent à hauteur de 8,30 µg/L. Ce dosage a été effectué via le sang de cordon de 1 968 jeunes mamans au moment de l‘accouchement. La concentration en plomb a diminué de 50% par rapport à l’étude de 2006, ce qui n’est pas négligeable. Un résultat sans doute imputable à l’interdiction de l’essence et des peintures au plomb. Et plutôt une chouette avancée, sachant que le plomb est considéré comme un important facteur de stérilité masculine.
Le mercure : peut mieux faire !
Le mercure reste, lui, le plus mauvais élève. La baisse de concentration est de 20% seulement (0,53µg/L vs 0,40µg/L), selon les dosages effectués à partir des cheveux de 1 799 jeunes mamans dans les jours suivants l’accouchement. Une baisse modeste mais qui prouve que les alertes lancées ont porté leurs fruits. La principale source de contamination par le mercure reste la consommation de certains poissons (espadon, thon, saumon, raie…), notamment pêchés dans l’Atlantique Nord qui est l’océan le plus contaminé. Sachant que le mercure peut augmenter la stérilité chez les femmes et les fausses couches, on s’attend tout de même à ce que ce métal se fasse de plus en plus discret dans l’environnement.