Des chercheurs américains du College of Pharmacy de l’Université du Minnesota (États-Unis) viennent de présenter de nouveaux travaux sur la contraception masculine.
Au congrès annuel de l’American Cheminal Society, ces travaux ont permis de montrer que la contraception pour hommes s’améliore dans sa formulation chimique. Il faut désormais qu’elle intervienne sans altérer la fertilité une fois que la pilule est stoppée et sans provoquer d’éventuels effets secondaires. Une évolution certaine surtout quand on sait qu’une commercialisation de pilule contraceptive pour hommes ferait évoluer les mœurs de façon conséquente.
Des essais prometteurs qui stabilisent les composés expérimentaux
La course des laboratoires est lancée depuis quelques années déjà sur la question. Mais une possible commercialisation de la pilule masculine reste encore en suspens. Il faut tout d’abord améliorer le produit, le rendre également le plus agréable possible pour l’utilisateur notamment en enlevant tous les effets secondaires non désirables.
Les essais ne sont encore qu’au stade du prototype car même si l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a testé près de 1 500 hommes sur la pilule contraceptive, cette dernière n’est pas encore totalement maîtrisée. Il faut encore rendre plus soluble cette prise contraceptive masculine (et ainsi éviter à un homme de s’injecter des piqûres quotidiennement) et ne pas altérer la libido. De plus, même si la pilule encore à l’essai devient de plus en plus fiable, les impacts de fertilité liés à l’arrêt de la pilule quelques années après son commencement doivent être anticipés.
Néanmoins, il est notable dans cette nouvelle recherche qu’une meilleure stabilité des composés expérimentaux, qui permettent une action plus longue dans le corps, a été testé. L’industrie pharmaceutique progresse donc petit à petit mais des étapes nécessaires et importantes restent à franchir.
Une avancée médicale complexe déjà testée auparavant
La stratégie médicale lors d’une prise de pilule contraceptive masculine est claire : il faut apporter de la testostérone en excès ou une autre hormone (la progestérone) afin de baisser au maximum celles sécrétées par la glande hypophyse qui favorise elle le production de spermatozoïdes. C’est notamment le cas pour les hormones folliculo-stimulantes (FSH) et lutéinisantes (LH) dont le déficit peut empêcher la production de ces spermatozoïdes.
Des tests similaires ont déjà été réalisés auparavant dont un fabriqué dans un laboratoire indonésien. Les chercheurs ont réussi à créer une pilule masculine qui serait efficace à 99% mais qui ferait prendre du poids aux hommes. Échec donc pour ces messieurs qui ont préféré continuer leurs recherches pour s’éviter à l’avenir quelques kilos en trop…
Faire évolution les mentalités et la société
En plus de l’avancée médicale présentée lors de ce congrès américain, il est aussi important de souligner l’avancée sociale que la commercialisation future d’une contraception masculine pourrait apporter.
Depuis 1967, en France, les femmes sont autorisées à prendre la pilule et ainsi s’éviter des accouchements clandestins, souvent conduisant à la mort à cause de conditions hygiéniques déplorables. Celles qui pratiquaient ce genre d’avortements risquaient la prison (selon la loi de 1920), la stérilité ou l’infirmité. Heureusement pour nous, la société a bien avancé de ce côté-là…
Avancée donc qui permettrait également aux hommes de prendre une place plus importante dans la volonté ou non de concevoir un enfant. Si la pilule est prise par l’homme comme par la femme, en cas d’oubli de l’un des deux partenaires, les risques pour la femme d’être enceinte diminuent considérablement. Et les hommes pourraient davantage maîtriser le risque de se « faire faire un enfant dans le dos »… Nul doute que cet argument pourra contre-balancer, pour certains, leur hésitation à prendre la pilule…