La revue Mucosal Immunology a publié mercredi 22 avril, une étude menée par les scientifiques de l’Université John-Hopkins de Baltimore aux États-Unis tend à démontrer que le lait maternel limiterait, pour les enfants prématurés, le risque de souffrir d’entérocolite nécrosante.
Selon plusieurs études épidémiologiques, cette maladie représenterait 8 à 12 % des infections néonatales chez les bébés pesant moins de 1500g à la naissance.
Une protéine qui accélère la nécrose
Grâce une batterie de test réalisée sur des souris, le groupe de scientifiques américains a remarqué qu’il existe une protéine qui joue un rôle majeur dans la formation des nécroses (destructions des cellules) : la protéine TLR4.
Elle est également chargée de réguler le développement intestinal du nourrisson. Problème : lorsque celle-ci se retrouve face à une bactérie, elle interrompt l’approvisionnement en oxygène des reins ce qui provoque une perte des tissus de la muqueuse intestinale. La destruction de ces tissus peut être mortelle.
Le lait maternel limite l’apparition de cette protéine
Cette étude a clairement démontré que les souris nourries au lait maternel, qui est naturellement riche en facteur de croissance épidermique (EGF), présentaient un taux moins élevé de TLR4 que les autres souris. Il apparaît également que, grâce aux EGF, les risques de développer une entérocolite nécrosante.
Selon Misty Good, l’une des personnes en charge de l’étude, affirme que « l’EGF évite aux cellules de mourir et restaure la croissance cellulaire ce qui favorise la guérison des intestins ».
Les bienfaits du lait maternel ne s’arrêtent pas là
D’autres études ont confirmé depuis des années que le lait maternel à d’autres bienfaits chez les bébés. Il protège contre les diarrhées, les infections respiratoires et les otites. Des études sont toujours en cours pour vérifier et valider d’autres effets positifs du lait maternel : protection contre le diabète, l’obésité, les caries, les malocclusions dentaires et même la sclérose en plaque.
Même si les laits industriels tentent de se rapprocher au maximum des composants du lait naturel, il n’est malheureusement pas possible de reproduire l’apport immunologique du lait maternel. C’est d’ailleurs pourquoi les lactariums récoltent les excédents de lait maternel auprès des mamans qui allaitent car il est indispensable aux bébés prématurés quand leurs mamans ne peuvent pas les allaiter.