Danielle Taggar, Britannique de 24 ans désirait plus que tout devenir maman depuis l’âge de 16 ans. Pourtant, elle le craignait tout autant. En effet, voyant sa mère combattre le cancer du sein, causé par un gène défectueux dont elle a hélas hérité elle aussi, la jeune femme appréhendait de le transmettre à ses futurs enfants. Cependant, grâce à une technique innovante de fécondation in vitro, elle met au monde il y a quelques mois un petit Noah, qui n’est pas porteur du gène.
Une technique innovante
Ce bébé est le premier enfant au monde avoir été conçu au moyen de cette toute nouvelle technique de FIV, qui implique le dépistage du gène BRCA défectueux chez l’embryon avant l’implantation. Quant à la maman, Danielle Taggar, afin d’éviter tout risque de contracter la maladie, elle devra subir une mastectomie à l’âge de 28 ans, puis une hystérectomie complète (ablation de l’utérus). Ce qui l’obligeait à envisager la maternité relativement jeune.
La maman avait vu plusieurs membres de sa famille être affectés par le cancer du sein, c’est pourquoi elle déclare ne pas avoir été étonnée quand elle a appris qu’elle portait elle aussi le gène responsable. Elle confie au quotidien Daily Mail : « Je n’ai pas été surprise quand j’ai découvert que j’avais le gène « . A propos de son désir d’enfant, elle ajoute : » Je savais que s’il y avait une chance que mon bébé puisse éviter cette terrible maladie, je devais le faire. » En 2013, Danielle Taggar est allée voir un conseiller en génétique au Royal Infirmary de Leicester. Elle entend pour la première fois parler d’un nouveau traitement de FIV qui pourrait l’aider à concevoir un bébé sans le gène défectueux.
Une belle réussite
Danielle Taggar et son conjoint, Mason Bradshaw, ont bien voulu tenter l’expérience. La jeune femme a donc commencé à s’injecter des hormones pour favoriser la production d’ovules. Sur les neuf qui ont été prélevés puis fécondés avec le sperme de Mason, moins de la moitié des embryons ont survécu. Les experts ont ensuite effectué un dépistage pré-implantatoire, pour voir lesquels portaient le gène défectueux. Ils ont découvert que seulement un embryon sur quatre n’était pas porteur du gène incriminé. Le couple n’avait donc qu’une seule chance d’avoir un enfant. Pourtant, en mars de l’année dernière, Danielle Taggar apprenait qu’elle était enceinte. Neuf mois plus tard un petit Noah de 3 kg venait au monde en parfaite santé.
Selon le centre de recherche sur le cancer de Grande-Bretagne, 72 400 femmes sont porteuses du gène BRCA1 ou BRCA2. Mais les hommes ne sont pas exclus des risques : ceux porteurs du gène défectueux ont un risque sur 100 de développer eux-mêmes le cancer du sein et ceux qui sont porteurs de la mutation du gène BRCA2 ont un risque de 25 % de développer un cancer de la prostate. Ils auraient également une chance sur deux de le transmettre à leurs enfants. On comprend pourquoi Danielle était tellement soucieuse d’éviter cela à son petit garçon.
Colleen Lynch, spécialiste de la fertilité au CARE Fertility de Nottingam, a déclaré avoir traité quatre couples au cours des deux dernières années. » Les personnes qui choisissent de passer par ce processus le font parce qu’ils ont vu plusieurs générations de leurs familles décimées par le cancer. Bien qu’ils puissent concevoir naturellement, ils ne veulent pas que leurs enfants souffrent de la même manière « , a-t-elle confié au quotidien Daily Mail. Ce progrès marque un progrès notable dans le combat contre le cancer du sein, de la prostate et des ovaires.