Y-aurait-il du rififi à la maternité parisienne des Bluets ? Situé dans le XIIe arrondissement, l’établissement vient de perdre son accréditation. Ce constat accablant a été mis en ligne ce lundi 26 septembre sur le site web de la HAS (Haute Autorité de Santé). Elle avait été contrôlée au printemps dernier à la suite de mouvements sociaux au mois de mai. En effet, après avoir été le théâtre de conflits plutôt inhabituels, la maternité s’était mise en grève pour soutenir son directeur licencié.
Ouverte en 1947, cette maternité, d’abord située dans le XIe arrondissement de Paris, pourrait bientôt fermer ses portes, lourde décision qui revient à l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France. Ce lieu historique autrefois appelé la « clinique des metallos » avait pourtant bonne réputation avec 52 lits et effectuait près de 4 000 accouchements par an ainsi que 1 200 IVG, avec également un centre important et reconnu de procréation médicale assistée, avec plus de 1 200 essais annuels. Jusqu’à ce que l’association Ambroise-Croizat, intégrée dans le syndicat CGT des métallurgistes qui gère la maternité, mette à la porte son directeur, Thomas Lauret, tout semblait aller pour le mieux.
Un licenciement et des démissions
Ce licenciement provoque un véritablement un tollé et notamment au niveau de la Direction des soins dont plusieurs membres démissionnent. Devant cette absence de personnel, la question de la qualité des soins est ouvertement posée. C’est alors que la HAS remet en cause l’accréditation de la maternité et vient vérifier par elle-même le fonctionnement de cet établissement. Plusieurs constats sont faits, dont un réel manque de structuration. Ainsi, la HAS remarque, entre autres, que la prise en charge médicamenteuse n’est «pas sécurisée» et que le pilotage du patient au sein de l’établissement n’est pas clairement identifié. L’’absence de la direction des soins infirmiers est clairement remise en cause.
Une décision devrait être rendue publique d’ici à la fin de l’année 2017 par l’Inspection générale des affaires sociales. Rien n’est joué, la maternité disposant donc d’une année pour redresser les points considérés comme litigieux par la HAS. Et de toute façon, pour l’instant, rien ne change pour les patients : la décision de la HAS est un coup de semonce mais « n’entraîne pas automatiquement le retrait ou la suspension d’autorisation d’activités ». Une bonne nouvelle dans ce tintamarre puisque si la maternité continue de tourner normalement avec l’aval de la HAS, c’est que les patients y sont en sécurité.