Cet après-midi, un couple passera devant le tribunal de grande instance d’Auxerre, car ils sont accusés de « maltraitance ». Que leur reproche-t-on ? Les parents sont poursuivis pour avoir refusé de faire vacciner leurs enfants aux vaccins obligatoires que sont le tétanos, la poliomyélite et la diphtérie, nous apprend France Info.
Récemment, le sujet des vaccins était au cœur de l’actualité, car le Haut Conseil de la Santé Publique a rappelé l’importance de se faire vacciner, mais concédait qu’il était difficile de s’y retrouver en France, entre les vaccins obligatoires et les onze vaccins « recommandés ». Une situation qui rend les parents un peu perplexes.
Le couple poursuivi en justice a deux enfants de 15 mois et trois ans. Mais Samia et Marc ne veulent pas faire vacciner leurs bouts de chou car ils estiment qu’il y a « trop d’effets secondaires ». Pour ces parents qui privilégient les médecines douces et le bio et qui assurent bien s’occuper de leurs enfants et les aimer, la composition des vaccins est inquiétante. « Il y a des études sérieuses qui sont menées aujourd’hui et qui prouvent que les vaccins peuvent rendre malades nos enfants plus que les protéger. Il y a des adjuvants (dans ces vaccins) comme le mercure et l’aluminium qui sont dangereux », a expliqué la maman. Pour eux, la méfiance à l’égard des grands laboratoires pharmaceutiques est de mise.
Mais comme le papa le confie, la situation est bien compliquée. En effet, il est illégal de ne pas faire vacciner ses enfants à la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Les petits ne peuvent pas être inscrits à l’école, ni dans un centre aéré ou une crèche. Ces établissements demandent en effet un certificat de vaccination.
Marc et Samia ne sont cependant pas les seuls à penser de cette manière. D’après le couple, certains parents font de faux certificats de vaccination, et certains médecins de faux certificats de contre-indication. Une association se bat aussi pour le droit au choix de vaccination : la Ligue Nationale Pour la Liberté des Vaccinations soutient le couple et voudrait que se faire vacciner soit un acte consenti.
La justice décidera donc bientôt du sort des parents. Le couple risque deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Me Emmanuel Ludot, l’avocat des parents, souhaite « poser la question au Conseil Constitutionnel » pour rouvrir le débat sur la vaccination obligatoire.
Ce matin, sur Itélé, la ministre de la Santé Marisol Touraine a exprimé son inquiétude face « au mouvement de défiance envers les vaccins », en rappelant qu’ils sont « absolument fondamenta[ux] pour lutter contre les maladies ». L’élue souhaite « lancer un appel à ce qu’il n’y ait pas d’arrêt de vaccination , et que l’on ne prenne pas de risque avec sa santé et avec celle de l’ensemble des Français ». « La liberté s’arrête là où commencent la santé publique et la sécurité de l’ensemble de la population », a-t-elle affirmé à la chaîne de télévision.