Une enquête sanitaire a été ouverte mercredi 4 février 2015, après le décès d’un petit de 2 ans et d’un nourrisson, nourris avec des poches de nutrition fabriquées par la société Fasonut, filiale du laboratoire Baxter. Une information révélée par le journal Le Canard enchainé.
Les bébés sont décédés au CHU de Caen dans le Calvados, et à l’hôpital de Mulhouse, en Alsace. L’affaire rappelle bien sûr celle du drame à la maternité de Chambéry, en Savoie, c’était en 2013. La ministre de la santé Marisol Touraine avait à l’époque annoncé que la mort de quatre nourrissons était probablement due à un accident de production dans un des laboratoires Marette. Mais à ce jour, il a été confirmé qu’aucun lien ne permettait de faire le rapprochement entre les poches alimentaires et la mort des deux enfants décédés à Caen et Mulhouse.
Mercredi 4 février, l’agence du médicament (ANSM) a donc ouvert une enquête sanitaire après le décès de ces deux enfants nourris avec des poches alimentaires. Les poches alimentaires sont en général destinés à nourrir les bébés prématurés. Elles apportent aux bébés des éléments nutritionnels pour permettre leur croissance. Leur tube digestif n’est tout simplement pas encore prêt à recevoir des aliments naturels comme le lait maternel. Dans ce cas précis, le premier décès concerne un enfant de 2 ans décédé le 23 janvier 2015 au centre hospitalier de Caen qui a été alimenté par voie parentérale à domicile (perfusion). Le décès est survenu par choc sceptique. L’autre décès concerne un nourrisson, mort le 29 janvier dernier.
Le laboratoire Fasonut, hors de cause
La Direction générale de la Santé a indiqué dans un communiqué qu’il n’y avait aucun lien établi entre les deux décès et qu’à ce stade le fabricant du produit n’était pas mis en cause. « Dans les deux cas, les investigations conduites par les autorités sanitaires ne mettent en cause ni les conditions de fabrication, ni le contenu de la poche de nutrition parentérale. En l’état actuel des éléments dont nous disposons, aucun lien ne peut être établi entre les deux décès signalés ». L’enquête s’est poursuivie sur le site de fabrication de Fasonut à Strasbourg et aucune anomalie n’a été détectée. L’ANSM confirme que les décès ne seraient pas liés aux poches alimentaires administrées aux nourrissons.
L’affaire Chambéry refait surface
Mais cette histoire n’est pas sans rappeler celle de Chambéry dont nous vous parlions juste ici en 2013. Les bébés auraient été infectés par des poches de nutrition contaminées, poches dont la fabrication est pourtant contrôlée. Le laboratoire Marette de Courselles-sur-mer dans le Calvados, fabriquant des poches, a fermé depuis.