
Aux Etats-Unis, une professeure de littérature et des arts du langage à l’école catholique St Vincent de Paul à Fort Wayne, dans l’Indiana, a été licenciée car elle avait eu recours à une fécondation in vitro. Elle poursuit le diocèse pour violation de ses droits civils et discrimination.
L’histoire commence lorsque Emily Herx, cette jeune enseignante mariée, apprend en mai 2010 qu’elle est devenue infertile suite à une maladie. Elle informe donc le directeur de St Vincent de Paul qu’elle devra s’absenter quelques temps pour subir des traitements. Celui-ci lui donne sa bénédiction. Mais un an plus tard, lorsqu’elle demande de nouveau quelques jours de congé pour son traitement, le ton devient différent. Elle apprend que son contrat ne sera pas renouvelé pour l’année scolaire 2011-2012. Le prêtre justifie sa décision en précisant que cette jeune femme était devenue une « grave et immorale pécheresse » en ayant recours à une fécondation in vitro et à une insémination artificielle. Et le diocèse se justifie en rappelant que l’assistance médicale à la procréation implique la destruction des embryons supplémentaires lors d’une FIV. Ce qui est contraire à la religion catholique qui considère chaque vie comme sacrée.
De plus, The Huffington Post rappelle qu’en janvier dernier la Cour suprême des Etats-Unis a estimé que les « travailleurs religieux » ne pouvaient pas poursuivre leurs employeurs pour discrimination. La raison ? Parce que ces lois anti-discrimination incluent une « exception pour les ministères religieux ». Sauf que le terme « travailleur religieux » n’est pas clairement défini par la justice.
Kathleen Delaney, l’avocate de l’enseignante, explique sur ABC News que Emily Herx a été « remerciée uniquement parce qu’elle essayait d’agrandir sa famille avec son mari ». Elle estime que le diocèse a violé les droits civils américains et la loi sur le handicap (droits pouvant différer des droits français pour la femme enceinte), l’infertilité de sa cliente étant une forme de handicap. Et elle rappelle aussi que sa cliente « n’enseignait pas la religion. Elle n’a pas été ordonnée. On ne lui a jamais demandé et elle n’a jamais suivi un quelconque enseignement religieux. Elle n’a même pas été informée de la doctrine religieuse qu’elle violait ».