Vivant de plus en plus dans un monde connecté et qui va vite, nous sommes directement confrontés à ce changement et notre corps le ressent. Dès lors que l’on veut concevoir un enfant ou même pendant la période de grossesse, il est souvent très difficile d’y voir clair quant aux polluants et aux comportements à éviter. Mais il en est qui sont importants. En effet, le stress lié à notre mode de vie, nos objets connectés et les radiations que nous recevons quotidiennement sont des causes d’infertilité ou de grossesses à risques qu’il faut bien prendre en compte. Pour y voir plus clair, nous vous proposons donc un résumé sur les dernières études réalisées mais aussi sur les comportements à éviter afin de prévoir au mieux l’arrivée d’un bébé en pleine forme.
Le stress psychologique, le mal du siècle
De nombreuses études ont été menées tant chez les hommes que chez les femmes afin de comprendre l’impact du stress psychologique sur notre organisme. En période de conception ou même avant, le stress joue un rôle déterminant sur le bon déroulement de cette étape si difficile à appréhender. Chez la femme, les conséquences du stress ne sont pas les mêmes que chez l’homme. En effet, une femme peut souffrir d’altération dans ses capacités de reproduction à cause de son taux d’adrénaline. Selon l’étude réalisée par les experts de l’Université d’Oxford, si ce taux d’adrénaline est plus élevé chez les femmes étudiées, elles ont montré 12% de chance en moins d’être fécondées. Mais à la longue, le phénomène ne disparaît pas, bien au contraire. Grâce à une étude réalisée sur 979 femmes Américaines, il a été observé qu’il y avait une accélération de l’épuisement de la réserve ovarienne, proportionnellement à l’intensité du stress noté. De plus, la ménopause viendrait également de façon précoce. Pour celles qui ont eu recours à une FIV ou à une ICSI, leur taux d’anxiété et de dépression serait plus élevé pour les femmes qui n’arrivent pas à féconder dès la première tentative. Ce sont d’ailleurs les femmes en général qui sont les plus touchées par le stress.
Pour les hommes, le constat reste quasiment le même lorsque l’on parle de stress, d’alcool ou de drogue pendant et avant la période de conception. En effet, le stress psychologique serait surtout à l’origine de troubles de la qualité spermatique. Selon une étude réalisée par Fuduka et coll., 27 hommes ont été testés sur leurs paramètres spermatiques avant et après le tremblement de terre de Kobe (Japon). Et le résultat est sans appel : tous les paramètres spermatiques étaient normaux 5 mois avant la secousse mais ont été largement modifiés par la suite. Chez 10 sujets ayant subi une secousse intense lors du tremblement de terre, la mobilité spermatique a été largement modifiée. Néanmoins, il a aussi été observé que ces effets étaient réversibles dans les 2 à 9 mois qui ont suivi le tremblement de terre.
Et in utero, les dégâts sont un peu moins bien déterminés de nos jours. Seules des recherches réalisées sur des animaux ont pu prouver que le stress chez la mère pouvait interférer le bon développement des bébés à naître. En effet, selon une étude qui a été menée sur des truies, il a été observé que des mâles nés de mères stressées ont vu leur taux de testostérone diminuer par rapport à des mâles nés de mères non stressées. Chez les bébés femelles, une diminution du nombre de follicules primordiaux a été noté. Néanmoins, malgré l’avancée de ces études, aucune n’a été réalisée sur l’Homme permettant d’analyser au moins cette période in utero.
Que révèle l’environnement dans lequel nous vivons ?
Nous sommes en permanence confrontés au monde virtuel, aux objets connectés et ce de plus en plus. Nous apprenons tellement à vivre avec que nous en oublions leurs méfaits. Pourtant, de récentes études ont notamment montré l’impact de l’exposition aux radiations soient wifi soient téléphoniques tant chez l’homme que la chez la femme. Pour l’homme, le constat est clair : les ondes, de n’importe quelle nature qu’elles soient, ont un effet négatif sur les paramètres spermatiques. Selon une étude réalisée sur 371 hommes dont l’utilisation quotidienne du téléphone a été prouvée, il a été observé une diminution de la mobilité des spermatozoïdes. De plus, une autre étude réalisée auprès de 304 Polonais dont 99 témoins, 157 utilisant occasionnellement pendant 1 à 2 ans le téléphone et 48 l’utilisant régulièrement pendant 2 ans, a montré une significative augmentation des anomalies morphologiques ainsi qu’une baisse de cette même mobilité spermatique. Et le constat reste le même pour les ondes wifi : sur 29 donneurs fertiles testés, il a été observé une diminution de la mobilité des spermatozoïdes ainsi que l’augmentation de la fragmentation de l’ADN après 4 heures d’exposition ex vivo.
Il existe des façons de montrer que nous sommes affectés par notre environnement, qui lui-même joue sur nos chances de concevoir ou de donner naissance à un bébé en pleine forme. Prenons pour exemple les retardateurs de flamme. Ils contiennent de nombreuses substances chimiques présentes dès la phase de conception et que l’on peut retrouver dans nos télévisions, nos ordinateurs ou nos matelas. Même s’ils permettent de minorer les risques d’incendies, ces objets agissent négativement sur nos hormones thyroïdiennes. Ainsi, des troubles du développement du fœtus ou du nourrisson se font savoir au niveau cérébral et neurologique. Mais il faut se rassurer : en simplement aérant la pièce tous les jours quelques minutes, il est possible de se débarrasser facilement de ces produits chimiques. En installant des objets neufs, vous pouvez également lutter contre ce polluant.
Même si les études sur l’homme et sur l’enfant in utero ne montrent pas les mêmes résultats que lors de tests réalisés auprès d’animaux, il est tout de même possible de faire un état des lieux pendant la grossesse. Les polluants sont donc présents partout et notamment dans les échographies 3D. De nombreux spécialistes s’accordent à dire que l’exposition du fœtus à ces fameuses échographies peut augmenter sa température et ainsi provoquer des convulsions. Son crâne ainsi que ses organes génitaux seraient ainsi exposés trop fortement aux ultra-sons et cela poserait des problèmes médicaux. Il est donc recommandé par l’Agence nationale de sécurité du médicament de ne pas avoir recours à ce type d’échographies, jugées encore facultatives de nos jours.
Et le bilan de tout cela ?
En ce qui concerne les ondes wifi, il est très difficile de pouvoir mener à terme des études fiables tant l’Homme y est confronté quotidiennement. Dans une étude bien révélatrice, il faut des témoins qui ne soient pas exposés sur une longue durée à ces fameuses ondes, c’est pourquoi la démarche est si difficile. Les recherches menées sur les femmes et sur les descendances sont encore plus compliquées car ces derniers sont moins atteints que les hommes. Il faut donc poursuivre ces études afin d’avoir un bilan vraiment complet de notre environnement et voir que celui-ci a un impact sur notre fertilité.
D’ailleurs, c’est ce que constate le Dr Elie Azria, gynécologue-obstétricien et chef de la maternité Notre Dame de Bon Secours à Paris : « Il faudrait développer les connaissances : l’impact des polluants est difficile à démontrer à l’heure actuelle car ce qui se passe au niveau des modèles animaux n’est pas forcément à corréler à ce qui se passe sur l’humain ». Il souligne également l’importance de ne pas créer une « psychose » générale car la pollution liée au stress et aux ondes dépend aussi de la sensibilité de chaque individu.