Lorsqu’on vient d’accoucher, l’idée de reprendre une vie sexuelle active n’est pas forcément évidente. Différentes questions peuvent venir à l’esprit. Dois-je me forcer ? Vais-je avoir mal ? Entre idées reçues et réalité, il n’est pas toujours facile d’y voir clair. Pour aborder cette nouvelle étape sereinement, Neuf Mois vous propose un vrai/faux des affirmations qu’on entend le plus souvent.
Post-accouchement, il faut se forcer un peu pour que le désir sexuel revienne
Faux. Vous venez de donner la vie et redevenir active sexuellement est peut-être le cadet de vos soucis, auquel cas vous devez prendre le temps qui vous convient. Si toutefois vous avez envie de remonter en selle, il peut être préférable pour vous d’expérimenter toute seule, de vous retrouver, en tête à tête avec votre désir et votre féminité. Lorsque vous aurez l’envie de pratiquer à deux, vous et votre partenaire allez devoir faire un effort pour casser la nouvelle routine parentale et s’accorder du temps à deux. Attendre la fin de journée peut être un piège : tout le monde est fatigué, et vous la première ! Profitez de la sieste de bébé pour vous retrouver en amoureux, par exemple, ou confiez le aux grands-parents… Les alternatives sont multiples, et quand on veut, on peut ! Garder toutefois en tête que votre sexualité est propre à vous seule : il n’y a ni mode d’emploi, ni délais à respecter. La seule règle, c’est de s’écouter soi-même.
Je peux recommencer à faire l’amour dans les jours qui suivent l’accouchement
Vrai. Mais vous devrez patienter avant d’envisager la pénétration. Attendez l’arrêt complet des saignements : cela vous indiquera que votre col de l’utérus est refermé. Cela peut subvenir 15 à 30 jours après l’accouchement. En attendant, si votre libido est toujours présente (ce qui n’est pas forcément le cas avec la baisse d’hormones), rien ne vous empêche d’apprécier toutes les autres alternatives sexuelles qui n’impliquent pas de pénétration. Attention toutefois à privilégier la tendresse et la douceur, surtout en cas de césarienne ou d’épisiotomie afin d’éviter les douleurs et les tiraillements.
Je peux souffrir de sécheresse vaginale en période de post-partum
Vrai. Après l’accouchement, votre taux d’œstrogènes (hormones sexuelles) diminue. Ceci entraîne une baisse de désir ainsi qu’une lubrification moins longue et moins intense de votre vagin. En cas d’allaitement, ce rééquilibre hormonal peut même prendre plusieurs mois. Pour vous apporter plus de confort, utilisez un gel lubrifiant ou des huiles. Si vous utilisez des préservatifs, préférez-les non lubrifiés et ajoutez vous même du lubrifiant, avec la dose qui vous convient. Les préservatifs pré-lubrifiés ne le sont souvent pas assez et peuvent entraîner des rapports douloureux.
Je vais avoir mal pendant l’acte sexuel
Faux. Si vous êtes prête, il n’y a pas de raison que vous ayez mal. Vous sentirez peut-être quelques tiraillements et tensions qui sont normales. Votre corps se remet doucement de l’accouchement. Si vous avez subi une épisiotomie, la première pénétration peut être légèrement douloureuse. Pensez à utiliser du gel lubrifiant et misez tout sur les massages, câlins, caresses et rapports buccaux. Plus vous serez détendue et excitée, plus votre corps sera prêt à reprendre une activité sexuelle.
J’aurai une baisse de libido après l’accouchement
Vrai. Si vous n’avez pas d’envies coquines, ne vous inquiétez pas. Certaines causes peuvent freiner votre désir : bouleversements hormonaux, accumulation de la fatigue, possibles douleurs, présence de l’enfant dans la chambre ou à côté, changements corporels… Le corps et l’esprit doivent s’adapter à ces changements et retrouver un équilibre. Si au-delà de six mois vous n’avez pas retrouvé de vie intime avec votre conjoint, parlez-en à votre médecin ou à votre sage-femme. Prenez le temps de vous retrouver avec l’être aimé. Le câlin intime est un moment privilégié pour se détendre, se faire plaisir et renforcer la complicité.
Mon compagnon peut avoir une baisse de désir
Vrai. Votre conjoint peut lui aussi être sous le coup de la fatigue et voir son désir diminuer. Votre corps a subi des changements. Ce qui peut parfois chambouler votre compagnon, de même que la présence de bébé dans la chambre ou la peur de vous faire mal. L’envie ne revient pas toujours au même moment chez l’homme et la femme. L’important est d’accepter que chacun prenne son temps. Privilégiez la communication.
Je ne vais pas avoir les mêmes sensations en faisant l’amour
Vrai. En raison de l’accouchement et des hormones de grossesse, votre vagin perd en élasticité. Ce manque de tonus peut vous déranger mais il n’est pas irréversible. Ne négligez donc pas les séances de rééducation du périnée et armez-vous de patience. Cela peut prendre du temps avant que votre vagin ne retrouve sa forme et son élasticité. La bonne nouvelle ? Grâce à la rééducation du périnée, certaines mamans confient avoir le vagin plus tonique qu’avant. Résultat, leurs sensations sont encore meilleures qu’avant la grossesse !
Si j’allaite, je ne suis pas obligée de prendre un contraceptif
Faux. L’allaitement n’a aucun pouvoir contraceptif. S’il est vrai qu’en théorie médicale, l’allaitement peut retarder l’ovulation jusqu’à 3 mois après l’accouchement, cela ne se vérifie pas dans la pratique. Si vous ne désirez pas de nouvelle grossesse, vous devez prendre une contraception ou micropilule compatible avec l’allaitement car tout passe dans le lait maternel. Le préservatif peut être une bonne alternative à la contraception médicamenteuse, évitant ainsi les risques de transmissions d’hormones via l’allaitement.
Je dois reprendre une contraception après l’accouchement
Vrai. Même si la première ovulation intervient en moyenne 45 jours après l’accouchement, vous devez reprendre une contraception si vous ne souhaitez pas une nouvelle grossesse. Elle pourra vous être prescrite dès la deuxième semaine car on ne peut pas prévoir précisément la date de l’ovulation. Moyen simple et souvent oublié des jeunes parents, le préservatif reste une méthode facile et très pratique pour éviter le risque d’une grossesse non désirée dès le premier rapport.
