A partir du quatrième mois de grossesse, à chaque consultation, la sage-femme ou le gynécologue mesure la hauteur utérine. Pendant cet examen le praticien s’arme de son mètre ruban et mesure le ventre afin de déterminer la croissance du fœtus et la quantité du liquide amniotique. Neuf Mois vous dit tout de cet examen un peu codé qui peut inquiéter parfois les futures mamans. A tort, le plus souvent !
La hauteur utérine : un contrôle de routine en plus de l’échographie
Il s’agit tout simplement de surveiller la croissance du fœtus et d’évaluer le volume de liquide amniotique. A partir du quatrième mois, cette mesure est réalisée verticalement, en position allongée, avec un mètre de couturière pour mesurer la distance entre l’os du pubis (symphyse pubienne) et le fond utérin.
A partir du quatrième mois de grossesse, l’utérus doit mesurer environ 16 cm et prendre ensuite 4 cm par mois jusqu’au septième mois. Ensuite, on compte environ 0,5 cm par semaine jusqu’au terme. Ce n’est qu’une moyenne. Théoriquement, la mesure est fiable mais en fait le résultat dépend beaucoup de la position du bébé. Par exemple, s’il est en position transverse, cela va faire diminuer la hauteur. Et puis, tout dépend aussi de la corpulence abdominale de la future maman avant la grossesse. Ce n’est donc qu’une estimation, qui, dans de bonnes circonstances, donne à réfléchir à l’équipe médicale. « Ces mesures de l’utérus renseignent sur la taille de l’enfant », explique le Pr Nicole Ciraru Vigneron, gynécologue-obstétricienne, et coauteur de La Bible de votre grossesse (éd. Leduc.S). « Néanmoins, elles peuvent manquer de précision car on mesure la totalité : utérus et liquide amniotique, ce qui peut conduire à des erreurs. La généralisation de l’échographie conduit parfois à leur abandon mais, en fait, elles gardent tout leur intérêt du fait de leur grande simplicité ».
Et si la mesure de la hauteur utérine est trop basse ?
Une faible hauteur utérine peut révéler parfois une quantité basse de liquide amniotique mais c’est assez rare. Dans ce cas, il y a un risque de retard de croissance intra-utérin, le fœtus étant insuffisamment alimenté. Au moindre doute, le gynécologue prescrira une échographie de surveillance et certains examens qui permettront de vérifier la bonne santé du fœtus.
En cas de retard de croissance intra-utérin, le suivi médical exigé peut comprendre une hospitalisation. Si la grossesse approche de son terme, l’accouchement peut être déclenché pour protéger le bébé.
Et si la mesure de la hauteur utérine est trop haute ?
Contrairement aux idées reçues, une hauteur utérine élevée ne signifie pas forcément qu’un sumo miniature se prépare à entrer dans ce monde. Parfois, cet excès est simplement dû à un liquide amniotique abondant. Néanmoins, c’est vrai, cela peut aussi révéler des pathologies lourdes, notamment des malformations du tube digestif ou du système nerveux central. Si la maman présente un diabète insulino-dépendant, cela peut provoquer aussi un œdème, tout comme les cas – extrêmement rares – d’incompatibilité rhésus. Ces pathologies, qui peuvent nécessiter le déclenchement prématuré de l’accouchement, ne sont pas révélées par la mesure de la hauteur utérine : cette mesure sert seulement d’alerte et d’autres examens, donc l’échographie dont les mesures sont beaucoup plus fiables, viennent en complément pour poser un diagnostic.
Si l’équipe médicale, après le calcul de la mesure, ne fait pas de commentaires, c’est donc… que tout va bien !
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