Enceinte, il est conseillé de surveiller sa prise de poids pour éviter le diabète gestationnel et d’autres complications pendant la grossesse et l’accouchement. Le sucre est souvent dans la ligne de mire des interdits. Et les édulcorants apparaissent alors comme une alternative intéressante. Mais est-ce réellement sans danger pour la santé de bébé ?
Si la saccharose est de longue date interdite aux femmes enceintes, les édulcorants ont joui d’une plus grande indulgence de la part des autorités de santé. Mais depuis quelques mois, la polémique repart de plus belle entre certains courants qui brandissent des études scientifiques américaines, danoises et italiennes (entre autres…) pour dénoncer un potentiel de risques non négligeables : risques d’accouchement prématuré et de développement de tumeurs chez l’enfant (étude non menée sur l’humain mais sur des animaux de laboratoire). A contrario, d’autres études, dont le financement aurait été assuré par les industriels selon leurs contradicteurs, se veulent tout ce qu’il y a de plus rassurant.
Principe de précaution
Alors où se situe la vérité ? Pour le savoir, il faudra sans doute attendre quelques mois voire quelques années. La Commission Européenne doit rouvrir le dossier d’ici quelques semaines, au vu de nouvelles données. Néanmoins, on peut déjà essayer de faire jouer le bon sens : les édulcorants étant interdits, comme tout additif alimentaire, dans les aliments destinés aux bébés jusqu’à 3 mois et déconseillés jusqu’à l’âge de 3 ans, est-ce logique d’en donner au fœtus via l’alimentation de la femme enceinte ? Le principe de précaution semble faire pencher la balance dans la direction de l’abstinence.
Des alternatives au faux sucre
Quelle solution alors pour éviter une prise de poids excessive ? Faire appel aux fruits en morceaux et aux compotes pour donner un goût sucré aux yaourts, s’autoriser un verre de jus de fruits dilué dans de l’eau, des sirops au vrai sucre en dose infime pour donner du goût à son eau minérale, utiliser du miel pour sucrer son thé ou son café. Ou, tout simplement, recourir à une dose raisonnable de « vrai » sucre. Ce qui a, en prime, le mérite d’une valeur ajoutée en termes d’éducation nutritionnelle : mieux vaut un vrai produit gourmand en portion réduite qu’un substitut en grande quantité. Car, puisqu’on parle ici d’études, d’autres travaux scientifiques portant sur le contrôle du poids, dénoncent l’inefficacité des produits allégés : sous le prétexte qu’ils sont moins caloriques et « sans risques », on aurait tendance à en consommer davantage…