Depuis les années 1970, la sophrologie, « inventée » par un neuropsychiatre espagnol, a gagné du terrain auprès des futures mamans. En effet, vous êtes de plus en plus nombreuses à y avoir recours. Anne Benilan, sage-femme libérale sophrologue, nous explique son intérêt pendant la grossesse et le jour J.
Qu’est-ce que la sophrologie apporte de plus à une préparation à l’accouchement classique ?
Sur la forme, rien : la femme enceinte suivra autant de séances lors de la préparation sophrologique que de la préparation à l’accouchement traditionnelle. Individuelles ou collectives, ces séances, au nombre de huit, sont remboursées au tarif de la sécurité sociale. A condition que la préparation soit assurée par une sage-femme. Sur le fond, l’étude de l’anatomie, la respiration et la relaxation sont des notions communes aux deux préparations.
En cours de sophrologie, on apprend quoi ?
On apprend aussi à placer son bassin, à travailler le périnée et à se détendre. Les 1er et 2ème degré de la préparation sont centrés sur un travail du corps pour acquérir une meilleure connaissance de son anatomie. Le 3ème degré est une prise de conscience de la force de l’esprit, avec le travail de l’imaginaire et de la concentration. Enfin, la dernière, la Sophro-acceptation est tirée du bouddhisme. Elle est utilisée pour mieux vivre les changements qui interviennent. Par exemple, quitter son travail pour se retrouver chez soi en congé maternité. Ce positivisme intervient aussi en post-accouchement. En effet, la sophrologie est vivement conseillée pour les jeunes femmes angoissées et stressées par une vie urbaine “hyper-active”.
Une technique pour mieux gérer les modifications du corps pendant une grossesse
La technique sophrologique se base sur une relaxation dynamique. A travers divers exercices, on parvient à recueillir les sensations du corps. Dans un premier temps, il s’agit d’atteindre le niveau dit “sophro-liminal”. C’est cette limite entre veille et sommeil, qui permettra de se concentrer et de prendre conscience de ses muscles et de son corps. Allongée, debout ou assise, yeux mi-clos ou clos, la femme atténue toutes les tensions. Le corps se relâche, les muscles, outre ceux qui maintiennent la posture, ne sont plus contractés. Fermer les yeux influe sur le travail de concentration et permet d’enregistrer plus facilement les sensations.
Et l’esprit se relâche du coup ?
Oui la décontraction permet alors de relâcher son esprit pour une plus grande liberté de travail. Les yeux toujours fermés, l’imagination entre en jeu. La représentation d’un objet de la nature neutre ou positif (fleur, galet, source d’eau…), puis la concentration sur cet objet pendant une minute le fera apparaître. Peu à peu, le travail de cet imaginaire permettra à la femme enceinte de se projeter dans des situations positives lors des moments difficiles.
La sophrologie permet-elle de mieux gérer l’accouchement ?
Tout à fait. Au moment de la contraction, la mère pourra se concentrer et mieux maîtriser ses réactions et le bouleversement qu’elle vit. Ainsi, la concentration permet d’être plus à l’écoute de soi-même, de s’impliquer plus profondément. Le travail lors du 3e degré permet de modifier sa posture. L’assise très droite permet de mieux supporter les contractions et de savoir placer son dos. La femme enceinte apprend à se prendre en charge. A ne pas dépendre seulement de l’équipe obstétricale, à connaître son corps et à activer le positif. La sophrologie est souvent demandée par les futures mères qui souhaitent accoucher sans péridurale. Mais parfois, au cours de l’accouchement, la péridurale sera tout de même nécessaire.
Quand démarrer les séances de sophrologie pendant une grossesse ?
La préparation sophrologique peut se pratiquer dès le troisième ou le quatrième mois de grossesse. Il est possible de continuer à utiliser cette méthode de travail sur soi, après l’accouchement.
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