
Un joli bidon… et voilà qu’on tourne bégueule ! Y a-t-il une raison valable pour montrer cette soudaine pudibonderie enceinte ? Qui, avouons-le, agace un chouia notre amoureux… On fait le point avec Serge Vidal-Graf, un sexologue et thérapeute de couple, qui bosse en duo avec son épouse Carole. Auteurs tous deux de l’ouvrage « Petit guide du plaisir complice » paru aux éditions Poche Jouvence.
La grossesse a-t-elle tendance à édulcorer la libido féminine ?
Serge Vidal-Graf : Une future maman a besoin d’être rassurée sur ce qui se passe dans son corps, sur sa capacité à devenir mère, et cela passe par de la tendresse, par une sensualité douce à l’opposé de ce que les films porno proposent, c’est-à-dire des scénarii où le sexe est complètement coupé du cœur.
Faut-il demander à son compagnon de renoncer au porno ?
S. V.-G : De mon avis oui, même si mon propos n’est pas de promouvoir l’interdiction de la pornographie. Est-il besoin de relever que les exemples de communication sexuelle entre partenaires pornographiques sont inexistants ? La femme enceinte, plus encore que les couples lambda, a besoin de communication, et le futur père aussi. Certains futurs pères ont eux aussi besoin d’une pause et pas de jouer les « baiseurs fous ».
Comment éviter que les rapports sexuels ne virent gnangnan ?
S. V.-G : L’idéal serait de regarder ensemble des films érotiques sauf qu’il en existe peu de sensuels, humains, drôles et excitants. Plutôt féminins, en quelque sorte. Si l’on renonce à regarder des films pour adultes plutôt hard, il faut travailler sur la communication sensuelle, par des caresses érotiques, surprenantes, et jouer avec les mots qui émoustillent. La femme peut dans ce domaine jouer un rôle d’initiatrice très excitant pour son compagnon !