
Traditionnellement proposé à toutes les femmes enceintes au 6e mois de grossesse, le test O’Sullivan, qui est un test de contrôle de glycémie, n’est pas obligatoire. Il est cependant recommandé par le Collège National des Gynécologues-Obstétriciens Français dans des situations particulières. Neuf Mois fait le point sur son intérêt, avec le Pr Jacques Lansac, professeur honoraire de Gynécologie-Obstétrique, à Tours (37).
Le test O’Sullivan, qu’est-ce que c’est ?
La plupart des futures mamans continuent d’appeler O’Sullivan ce test qui consiste à avaler une grande quantité de sucre et à mesurer la glycémie mais, en fait, le dépistage du diabète gestationnel consiste aujourd’hui en un test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) qui existait déjà du temps de O’Sullivan mais n’était effectué que lorsque le premier test s’avérait positif. Aujourd’hui, on saute directement à l’étape HGPO, une peu plus poussée au niveau dosage sanguin, c’est toujours ça de gagné.
Le test O’Sullivan, pas obligatoire !
Il est en revanche fortement recommandé par le Collège National des Gynécologues-Obstétriciens Français, surtout si la future maman est en surpoids, si elle a des antécédents familiaux de diabète, si elle a eu un premier enfant de plus de 4 kg ou un bébé mort in utero. Oui, ça n’est pas joyeux… Mais le but, c’est justement d’éviter des problèmes supplémentaires. En cas de facteurs de risques avérés, la sage-femme ou le médecin peut prescrire un dosage sanguin dès le premier trimestre. Et ce, pour dépister un éventuel diabète gestationnel. Sinon, le test est pratiqué vers 24 SA.
En quoi consiste ce teste de contrôle de glycémie pendant la grossesse ?
On commence par une prise de sang à jeun à H0. Ensuite on boit une préparation à base de glucose et on attend patiemment une seconde prise de sang à H1. Puis une troisième prise de sang à H2. Tout ça sans sortir du laboratoire. On comprend que la contrainte n’incite pas les futures mamans à se plier à ce test, pourtant recommandé ! Vive Candy Crush pour passer le temps !
Comment lire le test O’Sullivan ?
Si le test atteint 0,92 g de sucre par litre de sang au stade H0, 1,80 g/l de sang à H1 et 1,53 g/l de sang à H2, c’est un diabète gestationnel qui affecte autant le bébé que la future maman. Principale séquelle pour le fœtus, prendre trop de poids et ne pas pouvoir sortir naturellement par voie basse. Qui plus est, ce surpoids, bébé peut le stocker à des endroits dangereux. Au risque de malformations ou de décès in utero. La future maman n’est pas oubliée. En effet, des risques d’hypertension artérielle, des problèmes rénaux et quelques complications plus graves sont possibles en fin de grossesse si le diabète n’est pas équilibré.
Le diabète gestationnel est-il irréversible pendant la grossesse ?
Non, le diabète de la femme enceinte n’ayant jamais eu d’antécédents de diabète avant sa grossesse n’est pas un diabète pérenne. Il disparaît après la grossesse. Mais risque de réapparaître à la seconde grossesse et aux grossesses suivantes. Si le diabète gestationnel ne touche que 6% des femmes enceintes à la première grossesse, il peut concerner 20% des femmes ayant vécu plusieurs grossesses. Dans ce cas, une surveillance s’impose après bébé. En effet, l’apparition d’un diabète gestationnel montre un dysfonctionnement du pancréas. Celui-ci peut provoquer quelques années plus tard l’apparition d’un « vrai » diabète. Etre dépistée tôt, c’est à dire pendant la grossesse, est donc une chance, puisque le traitement, ainsi que les règles de diététique qu’impose le diabète gestationnel, si elles sont poursuivies après la grossesse, permettent d’éviter le développement d’un diabète de type 2 plus tard.
Quel traitement pour gérer le diabète gestationnel ?
Essentiellement un régime alimentaire, pauvre en sucre et en graisses animales et un petit programme d’exercice physique. Le suivi est en général assuré par un diabétologue, en plus du suivi par un gynécologue. Une surveillance médicale est préconisée toutes les deux semaines, avec contrôle du poids et du bon déroulement de la grossesse. Parfois, mais c’est assez rare, des injections d’insuline seront nécessaires. Un peu contraignant à gérer pendant la grossesse, le diabète gestationnel, bien traité et bien équilibré, reste une complication relativement bénigne de la grossesse.
Source :
Collège National des Gynécologues-Obstétriciens Français