
Examen courant en gynécologie, le toucher vaginal n’est pas toujours très apprécié des futures mamans. Outre une sensibilité accrue de la zone génitale, les femmes enceintes craignent que le toucher vaginal n’ait des effets négatifs sur le bon déroulé de la naissance. Crainte justifiée ou pas ? Les réponses du Dr Alain Tamborini, gynécologue.
Le toucher vaginal se limite à vérifier que le vagin est en assez bonne santé pour laisser passer bébé le jour J
FAUX Ce toucher, associé au palper du bas-ventre, permet d’apprécier la taille de l’utérus, sa position, sa sensibilité, sa mobilité. De même que celle des ovaires, et de détecter d’éventuelles anomalies. Après avoir examiné le col au spéculum, le médecin introduit jusqu’au fond du vagin un ou deux doigts. Ces derniers sont recouverts d’un doigtier en plastique très fin pour affiner son examen.
Il n’a aucun intérêt pendant la grossesse, en dehors du jour J
FAUX Le toucher vaginal pendant la grossesse permet de vérifier que le volume de l’utérus prend une ampleur satisfaisante. Comme l’utérus s’amollit pendant la grossesse, la palpation est d’autant plus « parlante ». En fin de grossesse, cela permet de au gynécologue ou à la sage-femme de surveiller de près la maturation du col et de se faire une idée de l’évolution de la présentation fœtale par rapport au bassin.
Il est pratiqué plusieurs fois durant le travail
VRAI ET FAUX Tout dépend de la manière dont se déroule l’accouchement ! Certains bébés ont hâte de naître. Dans ce cas, le gynécologue a à peine le temps d’en effectuer un pour se faire une idée de l’avancée du travail. Mais dans des accouchements plus classiques, c’est à dire avec un temps de travail durant plusieurs heures, le toucher vaginal permet de contrôler régulièrement la taille, la souplesse et la dilatation du col. Mais aussi de vérifier si la tête du bébé descend bien.
Il n’y a aucune contre-indication au toucher vaginal
FAUX Lorsque le médecin se trouve confronté à un risque d’accouchement prématuré, avec un col ouvert et une poche des eaux présentant des risques de rupture, il évitera au maximum de pratiquer un toucher vaginal. De même, en présence d’un placenta praevia (le placenta recouvre du col de l’utérus), le toucher vaginal risquerait de provoquer une hémorragie. Le médecin préfère en général s’abstenir de le pratiquer. En dehors de ces deux cas, le toucher vaginal est un examen courant et indolore.