
L’hématome rétro-placentaire est une complication grave mais heureusement assez rare qui survient au cours du deuxième et du troisième trimestre de grossesse et peut exiger une naissance prématurée par voie basse ou par césarienne. Les explications du Dr Karine Guillard, gynécologue-obstétricien à Paris.
Qu’est-ce qu’un hématome rétro-placentaire ?
On parle d’hématome rétro-placentaire lorsque du sang se place entre la paroi de l’utérus et le placenta. Cette hémorragie est due à un décollement prématuré du placenta. Celui-ci se fait soit de manière très brutale, privant complètement le bébé d’oxygène et laissant envisager le pire. Soit plus doucement : dans ce cas, il est possible de sauver le bébé. Le plus souvent, cet hématome résulte d’une complication de la pré-éclampsie.
Comment dépister les premiers symptômes ?
Le symptôme le plus caractéristique de l’hématome rétro-placentaire est une douleur abdominale aiguë qui ne ressemble absolument pas à une contraction et associée à des saignements noirâtres. Mais certaines femmes ne ressentent rien : il faut donc être attentif au moindre signe. La surveillance est accrue chez les patientes pré-éclamptiques ou chez celles qui ont déjà fait un hématome de ce type lors de leur précédente grossesse. Bien prises en charge, elles ont peu de chances de passer à côté de cette pathologie.
Comment le traite t-on ?
Après vérification de la tension artérielle, on vérifie le taux de protéines dans les urines. Si l’hématome se confirme et que le bébé souffre, alors il faut l’extraire le plus rapidement possible. Si le travail est déjà commencé, on essaie de pratiquer l’accouchement par voie basse. Sinon, on décide de faire une césarienne en urgence.