
Deux nouvelles maternités, le CH de Vitré et la maternité du CH Châteaubriant, viennent d’obtenir ce précieux label. Mais, en fait, il change quoi, réellement, ce sigle IHAB ? Tu veux bien nous en dire plus Mireille ?
C’est un soutien efficace à la décision d’allaiter
On ne compte plus les jeunes mamans qui auraient voulu allaiter mais ont fini par renoncer… Faute de conseils et d’aide pratique. Et c’est là le premier avantage du label IHAB. Mis en place par l’UNICEF avec le soutien de l’Organisation Mondiale de la Santé, ce label « Initiative Hôpital Amis des Bébés » permet de disposer de tout un dispositif bien rôdé d’aide à l’allaitement, avant, pendant et après l’accouchement. Avant, tu obtiens une information claire sur les atouts de l’allaitement. Juste après la naissance, le nouveau-né est installé en peau à peau sur sa mère, le père étant à ses côtés (même en cas de césarienne). Il n’est à aucun moment séparé de sa mère (sauf indication médicale). Quand il montre les signes qu’il cherche à téter, l’équipe propose son aide à la mère si besoin. Le bébé prend le sein tout seul la plupart du temps, si on lui en laisse le temps. Puis, après, tu bénéficies d’un suivi pédagogique pour apprendre comment allaiter et tirer ton lait.
L’assurance que ton bébé ne recevra pas de substitut sans raison.
On a toutes entendu une anecdote d’une maman qui a fini par renoncer à allaiter car la nuit, son petit bout était alimenté au bib’ par les auxiliaires de puériculture et ne savait plus trouver le sein ensuite. Eh bien, dans un service labellisé Initiative Hôpital Amis des Bébés, ça ne peut pas se produire. Sauf en cas de nécessité médicale ! Ton tout-petit ne recevra aucune boisson autre que le lait maternel. De même, les bébés allaités ne recevront pas de tétine pour calmer leurs pleurs nocturnes (ou diurnes), un dispositif qui pourrait nuire au réflexe de succion. Et ce credo est surveillé de près puisque le label n’est pas obtenu une fois pour toutes, mais doit être confirmé régulièrement par une équipe d’observation indépendante, mandatée par l’association IHAB. D’ailleurs, puisqu’on en parle, le Pôle Mère Enfant du CH de Roubaix, la maternité du CH de Cambrai, la Clinique Adassa à Strasbourg et la Maternité des Bluets à Paris ont vu leurs labels confirmés en décembre 2013.
Une aide réelle au maintien de l’allaitement
Pour réussir l’allaitement, mieux vaut garder son bébé 24 h sur 24 avec soi. Une chose pas toujours possible dans certaines maternités, quand les chambres sont partagées et que la voisine de lit a besoin de se reposer. Dans les services labellisés IHAB, les mamans et les bébés sont inséparables. Et à la sortie de la maternité, elles peuvent revenir consulter et participer à des groupes de soutien consacrés à la poursuite de l’allaitement. Un service à la carte qu’offrent aussi les sages-femmes libérales, soit dit en passant.
Une organisation non lucrative
On est toutes un peu comme Saint Thomas, les bonnes intentions, pour y croire, on veut des preuves car dans ce monde régi par des intérêts mercantiles, la bonne action gratuite paraît utopie… Et pourtant, c’est vrai pour le label IHAB : association sans but lucratif, elle est même reconnue d’intérêt général ! Et pour en rajouter une louche, ses fondateurs étaient tous des professionnels de santé qui agissaient là en total bénévolat. Chapeau !
Elle est présidée et administrée par des gynécologues-obstétriciens, des pédiatres et des sages-femmes.
Pour ne pas propager d’idées fausses, le meilleur moyen c’est de s’appuyer sur un réseau de professionnels patentés. Le label IHAB est présidé en France par un professeur de gynécologie-obstétrique, le Professeur Francis Puech (Lille) et toute une équipe de soignants, pédiatres, médecins épidémiologiques, sages-femmes et puéricultrices. Dans ce cadre, les parents ne sont pas infantilisés mais au contraire encouragés à prendre confiance en leurs aptitudes parentales et à trouver leur autonomie. Ca fait du bien, non ? D’autant que si on finit par décider de ne pas allaiter, toute l’équipe sera tout autant à nos p’tits soins, parce que son but c’est de favoriser le lien parents-bébé, pas de juger et de crucifier celles qui en viendraient à choisir le biberon.
Bon, il y a bien une faille à ce dispositif vertueux : les maternités IHAB ne courent pas les rues, sauf dans le Nord, département qui a déjà 6 services labellisés et vise sans rougir d’avoir l’intégralité de ses maternités labellisées à moyen terme. Il y a actuellement un peu plus d’une vingtaine de maternités IHAB en France, mais le concept séduit de plus en plus de professionnels de santé. Patience !
http://amis-des-bebes.fr/